A Bodilis, dans le Finistère, c'est le 14 juillet tous les jours !


Vendredi 12 Juillet 2013 à 13:50 -



La contestation s'affiche aux entrées du village : no comment (Photo Infonormandie)
Les habitants autour de Landivisiau, dans le Finistère, sont à la fête ! Et pas seulement le 14 juillet. Deux énormes panneaux implantés à chaque extrémité des entrées de Bodilis, un village situé à une poignée de kilomètres à vols d'oiseau de la base aéronavale (BAN) de Landivisiau, sont révélateurs de la colère qui sommeille.

A la limite du supportable

Une colère qui remonte à quelques années. Et qui s'est exacerbée avec l'arrivée du Rafale, le dernier né des avions de chasse français. Le ronronnement bruyant du supersonique au dessus des têtes des villageois bretons est à la limite du supportable. Surtout lorsqu'il est en phase d'envol et que ses réacteurs déploient leur pleine puissance.

Pour exemple, selon les relevés réalisés par l'association : "un rafale décollant de la BAN avec un bruit de 95 décibels est plus de 1000 fois plus bruyant qu'un avion qui décolle de Roissy en générant 65 décibels".

Le pot de terre contre le pot de fer

"Nous n'en pouvons plus. Ils nous rendent fous. Si vous pouvez faire quelque chose pour nous...", lance cette habitante à qui veut bien l'entendre. Sa maison est située dans le prolongement de la piste de la base aéronavale, là où décollent les avions. Aux premières loges en quelque sorte.

Force est de constater que le bruit est, à certains moments, insoutenable, même pour un amoureux des avions de chasse. Alors que faire dans ce "duel" du pot de terre contre le pot de fer ?

Beaucoup de promesses, peu de réponses

L'association des riverains de la base aéronavale (BAN) est sur les dents depuis des mois. Elle a alerté maires, conseillers généraux, député, sénateur et même l'actuel ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Rien n'y fait. Que des promesses "très évasives", mais les habitants, eux, veulent des réponses, des solutions afin que cessent ces nuisances sonores.

L'association a sollicité la venue sur place de la commission de la Défense "afin de constater le degré de nuisance subie". Elle attend aussi une réponse d'Agnès Le Brun, députée européennes sur les possibilités d'action au niveau de l'Europe.

1000 heures de vol de gagnées ?

Dans l'immédiat, les riverains doivent se contenter des promesses faites par le commandant de la base aéronavale, à savoir que les jeunes pilotes seraient formés à Saint-Dizier à partir de l'an prochain (7 en 2014 et 10 autres en 2015-2016), "ce qui nous soulagerait de 1000 heures de vol", note l'association.

Voir aussi :


Les communes autour de la base aéronavale de Landivisiau sont plus que jamais remontés contre les nuisances provoquées par les Rafales (Google Maps)