À Rouen, un faux commissaire de police a déjà escroqué trois personnes âgées par téléphone


Mercredi 3 Février 2016 à 17:42 -



Illustration de cartes prépayées qui sont en vente dans les bureaux de tabac
Une rouennaise de 85 ans a été victime d'un escroquerie peu ordinaire mais qui tend à se répandre. Et elle n'est pas seule à être tombée dans le piège d'un pseudo commissaire de police qui parvient à convaincre les victimes du bien fondé de sa démarche.

La brigade financière de la sûreté départementale de Seine-Maritime enquête sur trois affaires au mode opératoire similaire et appelle à la vigilance.

Les faits. Il y a quelques jours, l'octogénaire reçoit un appel téléphonique d'un homme qui s'exprime avec un fort accent méditerranéen. L'interlocuteur annonce tout de suite la couleur : il se dit commissaire de police à la brigade financière et déclare avoir arrêté un escroc qui a fait des débits frauduleux sur son compte bancaire.

Escroquerie à la carte prépayée

Le soi-disant commissaire de police, qui semble bien connaitre son sujet, explique à la vieille dame que l'argent débité sur son compte a servi à acheter des cartes de paiement prépayée (PCS) destinée à faire des achats sur internet.

Le policier a besoin, dit-il encore, de vérifier le code d'activation délivré avec ces cartes pour confondre l'escroc que ses services ont interpellé. Il invite donc l'octogénaire à se rendre au plus proche bureau de tabac pour se procurer une de ces cartes de pré-paiement dont la valeur peut atteindre 750€.

Bien sûr, le faux policier réclame le fameux code, ce qui lui permet à son tour de l'utiliser pour faire des emplettes sur internet aux frais de la princesse. Et ce, de manière tout à fait anonyme.

Les victimes sont des personnes âgées

L'enquête de la (vraie) brigade financière de Rouen a permis d'établir que ce pseudo commissaire de police est très persuasif et insistant avec ses victimes, toutes des personnes âgées. Il parvient parfois à obtenir de celles-ci de retourner acheter une ou plusieurs cartes, prétextant que la transaction précédente n'a pas fonctionné. Dans la majorité des cas, il a rappelé toutes les dix minutes histoire de mettre sous pression sa victime.

Des faits semblables ont été signalés l'été dernier dans la région de Toulouse. Les préjudices, actuellement en cours d'évaluation, peuvent s'élever à plusieurs milliers d'euros.

Appel à la vigilance

L'occasion pour la brigade financière de Rouen de mettre en garde, en particulier les personnes âgées : en aucun cas les policiers téléphonent aux victimes pour leur demander des informations concernant leur compte ou leur carte bancaire. « En cas d’appel de ce genre, il est impératif de demander le nom de la personne qui appelle et de faire un contre-appel, pour s’assurer que la communication émanait bien de la police », insiste un officier de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).