Le film de l'intervention
- 9H30, ce matin. Plusieurs appels parviennent au centre d'information et de commandement qui gère tous les appels du « 17 » (Police-Secours) pour l'ensemble du département des Yvelines. Ces témoins signalent la présence de deux personnes décédées par arme blanche sur le trottoir, à proximité du n° 11 de la rue Camille-Claudel, en zone de sécurité prioritaire à Trappes. En arrivant sur place, les policiers découvrent une femme sans vie et une seconde grièvement blessée dans le jardin.
- Les forces de l'ordre apprennent alors par des témoins que le meurtrier s'est retranché dans un pavillon en compagnie d’une femme. L'individu est armé et crie « Allahou akbar » à plusieurs reprises et menace explicitement les policiers s'ils tentent de pénétrer dans la maison. Un périmètre de sécurité est immédiatement mis en place et tout le quartier est bouclé par sécurité.
- Alors que la situation semble figée, et tandis que les forces de police continuent d'affluer, tout se précipite. Il est alors autour de 10 heures. Brusquement, l'assaillant sort de lui-même du pavillon. Les mains derrière le dos, il tient un couteau. Il se précipite sur les fonctionnaires de police sans tenir compte des injonctions de lâcher son couteau. Très menaçant, il continue de s'avancer. A cet instant, deux policiers font usage à deux reprises de leur arme de service. Kamel S. s’écroule mortellement touché à la tête et à l’épaule.
- Immédiatement, les unités d'intervention s'engouffrent dans le pavillon et découvrent, lors de leur progression, une femme décédée. Après différentes vérifications, il apparaît que Kamel S. a assassiné sa mère de 71 ans et sa sœur et blessé grièvement une voisine. S'ensuivait une inspection de l'habitation et du véhicule de l'assaillant par les démineurs : aucun explosif n'est découvert.
- Lors de l’assaut, sept fonctionnaires de police, dont les deux qui ont abattu Kamel S. ont été choqués. Ils ont dû être pris en charge par les sapeurs-pompiers et par la cellule psychologique mise en place. Les rues ont été fermées à la circulation et une dizaine d’enfants du centre aéré ont été évacués et confinés dans un gymnase.
Gérard Collomb : « Un déséquilibré aux antécédents psychiatriques »
Après s'être entretenu avec les enquêteurs dès son arrivée au commissariat de Trappes en fin de matinée, le ministre fait un point de la situation devant un parterre de journalistes. D'emblée, il écarte la piste terroriste : « Le profil de l'assaillant est plus celui d'un déséquilibré aux antécédents psychiatriques que celui d'un engagé répondant aux ordres d'une organisation terroriste », déclare Gérard Collomb.
Un peu plus tôt, le ministre avait salué « la réactivité et le sang-froid » des policiers.
[#Trappes] Toutes nos pensées accompagnent les victimes de ce drame et leurs proches. Nous tenons également à saluer la réactivité, le professionnalisme des policiers du commissariat d’Élancourt et la mobilisation de l’ensemble des effectifs du département. #FiersDÊtrePoliciers pic.twitter.com/kBrDeSUOQb
— Police Nationale 78 (@PoliceNat78) 23 août 2018