Évreux face à l’insécurité : le maire dévoile un plan d’action ambitieux pour « restaurer l’ordre »


Samedi 12 Octobre 2024 à 14:22

Davantage de policiers municipaux et un nouveau chef, plus de caméras de vidéosurveillance, suppression des aides sociales aux trafiquants de drogue et à leurs familles... Guy Lefrand, maire d'Évreux (Eure) détaille son plan "choc" pour faire reculer l'insécurité dans sa ville.



Scène de violence à Evreux, lors des émeutes de juillet 2023, après la mort de Nahel, tué par un policier lors d'un refus d'obtempérer - Illustration
Le maire d'Évreux, dans l'Eure, entend prendre des initiatives « face à la montée inquiétante de l’insécurité », y compris dans les villes moyennew comme la sienne. Guy Lefrand a détaillé, ce samedi 12 octobre, dans un long communiqué à destination de ses administrés, les principales mesures qu'il mettra en place dans les prochains mois à Évreux.

D'ores et déjà, il indique que « des opérations de police de grande envergure sont menées conjointement par la police municipale et nationale, dans les quartiers, mais aussi en centre-ville, où se concentrent en ce moment de réelles problématiques d’insécurité ».
 

De nouveaux policiers et un nouveau chef

Ce n'est pas tout : le premier magistrat de la capitale de l'Eure dit vouloir « aller plus loin » avec une « restructuration d'ampleur » de la police municipale et l'ajout de nouveaux moyens pour lutter contre la délinquance.

Afin de redonner, selon lui, « force et efficacité à la police municipale », il explique qu'en accord avec son adjoint à la sécurité, Nicolas Gavard-Gongallud, des recrutements sont en cours, notamment la nomination imminente d’un nouveau chef de la police municipale, pour renforcer la présence des forces de l’ordre.
Le centre de supervision urbain (CSU) de la police municiapale traite actuellement les 106 caméaras de vidéosurveillance d'Evreux - Photo Ville d'Evreux

Plus de caméras de vidéosurveillance

Autre mesure clé de ce plan sécuritaire : l’augmentation du nombre de caméras de vidéosurveillance. Passé de 12 en 2014 à 106 caméras aujourd’hui, ce dispositif sera encore élargi, particulièrement en centre-ville et dans les quartiers sensibles, pour permettre une surveillance plus fine des zones à risque. Ces images seront traitées par le Centre de supervision urbaine (CSU), récemment inauguré.

Pour « compliquer l’activité des trafiquants », la municipalité va retirer les bancs publics, souvent utilisés comme cachettes, et réaménager les espaces minéralisés, où se regroupent dealers et livreurs de drogue.

Suppression des aides sociales

Autre mesure dévoilée par Guy Lefrand, et qui « pourrait susciter la controverse », reconnaît-il, concerne les bénéficiaires identifiés comme trafiquants et leurs familles  : il propose de les exclure des dispositifs d'aide sociale versée par le Centre communal d’action sociale (CCAS). De même, il menace de couper les aides aux établissements de logement qui hébergent des personnes impliquées dans le trafic de stupéfiants. 

D'autre part, pour faciliter le travail des forces de l’ordre, la municipalité a décidé de maintenir l’éclairage public la nuit, en accord avec la police nationale : « une mesure temporaire, mais essentielle pour améliorer la sécurité nocturne », selon lui.

Des médiateurs dans le centre-ville

Enfin, l'ambition est également de renforcer le rôle des médiateurs, présents sur le terrain, notamment dans les quartiers réputés sensibles. « Ils interviendront aussi en centre-ville pour endiguer les incivilités et nuisances souvent liées à la présence de sans-domicile-fixe », affirme le maire.

Avec ce plan d’action, la municipalité d’Évreux espère « marquer un tournant dans la lutte contre l’insécurité et redonner à ses habitants un sentiment de sécurité et de tranquillité dans leur quotidien ».