Homme égorgé au Houlme : le suspect a avoué être l'auteur des coups de couteau


Dimanche 26 Janvier 2014 à 23:12 -



Le corps de la victime a été découvert par une passante samedi vers 20 heures dans le parc municipal situé près de la mairie du Houlme
SEINE-MARITIME - La thèse du crime crapuleux semble définitivement écartée dans l'affaire du parc municipal du Houlme, dans la banlieue de Rouen, où un homme de 32 ans a été découvert égorgé et baignant dans son sang samedi 25 janvier vers 20 heures. C'est ce qui ressort des interrogatoires auxquels a été soumis le meurtrier présumé dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures ce dimanche soir.

Considéré comme le suspect N°1 depuis qu'il s'est constitué prisonnier à la gendarmerie de Pont-de-l'Arche pour s'accuser d'être l'auteur des coups de couteau, l'homme, âgé de 33 ans et originaire d'Igoville (Eure), a passé des aveux aux policiers de l'astreinte judiciaire de la Sûreté départementale de Seine-Maritime. Il a reconnu les faits, avec forces détails. En revanche, il serait resté très évasif sur le mobile se contentant de répéter qu'il a "pété les plombs".

Pour une dette d'argent ?

On le sait maintenant, les deux hommes se connaissaient bien. Le meurtrier présumé l'a confirmé aux enquêteurs de même que des proches de la victime, dont les témoignages devraient permettre de mieux comprendre. Par le passé, les deux amis auraient ainsi eu l'idée de monter un commerce ensemble. Une information qui reste à vérifier. Toutes les pistes sont exploitées mais celle qui revient le plus souvent fait état d'une dette d'argent dont la victime aurait été redevable.

L'auteur présumé des coups de couteau avait-il prémédité son geste ? C'est évidemment la question à laquelle les enquêteurs vont devoir tenter de répondre. Avait-il donné rendez-vous à la victime samedi soir dans le parc municipal du Houlme, tout près de la mairie ? Lui seul désormais le sait.

Une quarantaine de plaies

Les premières constatations sur la scène de crime laissent à penser que les deux hommes se sont battus. La victime, qui a perdu plusieurs dents, a reçu de nombreux coups de poing au visage, avant d'être frappé à la gorge et au cou avec une lame de couteau. Le médecin légiste aurait évalué à une quarantaine le nombre de plaies, parfois profondes, relevées de part et d'autres du corps de la victime. « Il y a eu comme une sorte d'acharnement, une volonté évidente de tuer », confie une source d'InfoNormandie.com.

Le vice-procureur de la République Laurent Labadie, qui s'est rendu sur place samedi soir avec le commissaire divisionnaire Thierry Sénichault, faisant office de directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), attend d'être en possession du rapport d'expertise du médecin légiste pour confirmer ou infirmer certaines informations. Il se voulait toutefois très prudent ce dimanche soir sur les circonstances de ce qui peut être qualifié d'homicide volontaire. Mais aussi sur les aveux du meurtrier présumé.

Autopsie en début de semaine

Il reste beaucoup d'investigations à faire aux enquêteurs pour éclaircir certaines zones d'ombre, en particulier sur les relations qu'entretenaient les deux hommes. L'analyse du contenu des trois téléphones portables retrouvés à proximité du corps devrait permettre de recueillir des informations intéressantes notamment de savoir si les deux hommes s'étaient téléphonés (ou avaient échangé des SMS) le soir du crime pour se donner rendez-vous.

Une autopsie du corps de la victime sera pratiquée en début de semaine à l'institut médico-légal (IML) de Rouen.

Le meurtrier présumé devrait être déféré au palais de justice de Rouen ce lundi en milieu d'après-midi, en vue de sa mise en examen par un juge d'instruction.