ENQUETE. L'auteur présumé du double homicide de Sainte-Marie-des-Champs, Emmanuel Meyer, a été hospitalisé dans une unité spécialisée de l'hôpital du Rouvray, près de Rouen, ce mardi soir. La décision a été prise par le médecin qui l'a examiné au cours de sa garde à vue à la gendarmerie d'Yvetot.

"La garde à vue a été levée en début de soirée en raison d'importants troubles mentaux constatés chez lui", explique à infonormandie.com le procureur de la République de Rouen, François Bohnert. Selon le magistrat, "son état est incompatible avec une garde à vue. Il a donc fait l'objet d'une hospitalisation sous contrainte".

Tués de nombreux coups de couteau

Le meurtrier présumé sera soumis dans les prochains jours à des expertises psychiatriques. Il conviendra en effet d'établir si son état mental était ou pas altéré au moment des faits.

Emmanuel Meyer, 45 ans, est soupçonné d'avoir tué de "très nombreux coups de couteau" son ex-femme Julie Chevillard, 32 ans, et le nouveau compagnon de celle-ci, Bruno Fabulet, 43 ans.

Le meurtrier a été interpellé par des fonctionnaires de la police aux frontières (PAF) à la gare d'Yvetot alors qu'il était déjà monté dans le train pour Paris. L'arme a été découverte par les enquêteurs abandonnée en bordure de la route entre le lieu du double homicide et la gare.

En présence de trois enfants

Le drame s'est produit vers 13 h 30 (Lire ici le rappel des faits). Ce sont des voisins qui ont donné l'alerte. Quand les secours sont arrivés sur place, ils ont découvert les deux corps sans vie qui portaient de nombreuses plaies provoquées par une arme blanche.

Un plan de recherche a été immédiatement déclenché par la gendarmerie, qui a conduit à l'interpellation de l'auteur présumé moins d'une heure après les faits. Trois jeunes enfants, âgés de 12, 6 et 4 ans, issus des deux couples, se trouvaient dans la maison au moment du drame.

Le couple s'était séparé en 2011

La cellule d'identification criminelle (CIC) de la gendarmerie a procédé aux constatations sur la scène de crime. Le colonel Jean-Pierre Gesnot, patron du groupement de gendarmerie de Seine-Maritime ainsi qu'un représentant du Parquet de Rouen se sont rendus sur place.

Selon nos informations, Emmanuel Meyer ne supportait pas la rupture avec Julie Chevillard. Le couple s'était séparé en 2011. Il était semble-t-il arrivé en fin de matinée par le train de Paris, avec probablement la ferme intention de commettre l'irréparable.

Julie Chevillard s'était installée en Normandie en 2009 mais depuis 2012 elle vivait avec ses deux enfants, issus de son union avec Emmanuel Meyer, dans une coquette maison dans un lotissement récent au N°1 de l'impasse de la Ferme à Sainte-Marie-des-Champs.

Originaire de Pithiviers (Loiret) où elle était née en 1981, la jeune femme avait fait ses études à Paris. Elle avait suivi une formation de conducteur de chien au 1er régiment d'hélicoptère de combat de l'armée de terre (ALAT) en Moselle.

Sa passion pour les animaux l'avait ensuite conduite tout naturellement au métier de comportementaliste animalier, ce qui lui avait valu un diplôme d'éducateur canin

A son arrivée à Sainte-Marie-des-Champs elle avait lancé son entreprise, Educo Canem, au service du "chien et de ses maîtres".

Parallèlement à ses activités professionnelles, la jeune femme était brigadière-chef dans la gendarmerie depuis 2005. Son contrat s'était arrêté en février dernier et elle avait demandé son renouvellement.

Son nouveau compagnon, Bruno Fabulet, n'était pas inconnu dans le pays de Caux. Chanteur, animateur et musicien, il se produisait régulièrement dans des soirées en Seine-Maritime.

Bruno Fabulet, issu d'une famille de musiciens, se décrivait comme un chanteur autodidacte, passionné par la chanson anglo-saxonne (Les Beatles, Police, les Blues Brothers, 'Elton John, Phil Collins ou encore Franck Sinatra...)

"Pour l'avenir, disait-il, je poursuis ma volonté de chanter et de créer en m'assoiffant sans arrêt de nouveaux titres, de découvrir d'autres lieux de concerts, et de construire dans la bonne humeur, à chaque occasion avec le public, une véritable interactivité".