La dernière échappée d’une légende, tellement « poupoulaire »

Par Fabrice Lemesle


Mercredi 13 Novembre 2019 à 12:17 -

Raymond Poulidor, alias « poupou » s’est éteint à l’âge de 83 ans. Il avait terminé huit fois à la seconde place du Tour de France



"Poupou" est décédé à 83 ans - Photo @ Poulidor.fr
Il fallait s’y attendre un jour. Mais on l’espérait le plus lointain possible. « Poupou », un surnom de Premier ministre comme l’avait dit non sans humour, un certain Georges Pompidou, nous a quittés la nuit dernière, à l’âge de 83 ans, après une hospitalisation d’un mois dans son tout aussi illustre village de Saint-Léonard-de-Noblat, près de Limoges.

Poulidoriste de toujours, ce champion a bercé comme des millions d’afficionados et d’accros , mon enfance et mon adolescence. Beaucoup de joies, de tristesses avec une malchance maximale, bien sûr. partagées tout au long de ces années. Imaginez, mon « Poupou », il ne quitta le peloton qu’à l’âge de 40 ans, après un nouvel exploit contre le « cannibale », Eddy Merckx, quintuple vainqueur de la Grande boucle. Comme notre Bernard Hinault, beaucoup moins populaire, lui.

Ses retrouvailles avec Jacques Anquetil

« Tu vois cette course, tu vas la perdre à nouveau, Raymond et finir encore deuxième », lui avait soufflé son éternel rival, Jacques Anquetil, quelques jours avant sa mort en novembre 1987. Un dernier pied de nez humoristique du coureur normand à son adversaire devenu un ami, même plus, un frère et pas seulement de la route.

Ces retrouvailles, le Grand Jacques, il les attendait depuis plus de trente ans, depuis son départ beaucoup trop précoce, sur ses terres normandes. Sûr que les deux hommes, des légendes du sport cycliste, avec ou sans maillot jaune, vont s’étreindre là haut, bien au dessus du Puy-de-Dôme, route célèbre à jamais avec ce duel au coude contre coude en juillet 1964 ! Avec une belle gerbe de fleurs pour le nouvel arrivant du paradis des champions.

Éternel second

Qui ne l’aimait pas mon Raymond ? Au sommet toujours de la popularité, toujours bien réelle, avec « des vas-y Poupou », en bonne place toujours sur les routes du Tour de France. Incroyable.

Un amour en partage plus de quarante ans après sa retraite. Inégalable. Comme le nombre de ses secondes places (8) au Tour de France, et un palmarès de champion et victoires (186!) dont plusieurs courses de grand renom comme le Tour d’Espagne, Milan-San Rémo et la Flèche Wallonne.

Son éternel sourire nous manque déjà. A jamais premier dans le cœur des Français…Le plus important.