Le "Brexit" est une mauvaise nouvelle pour la Seine-Maritime, estime Nicolas Rouly (PS)


Vendredi 24 Juin 2016 à 12:42 -

Les Britanniques se sont prononcés hier jeudi contre le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne (UE). Les derniers résultats font état de 51,9% pour la sortie de l'UE, 48,1% pour le maintien.

Quelles seront les conséquences pour la Normandie, en particulier pour la Seine-Maritime, à la fois sur le plan économique, culturel et politique ? Réaction à chaud de Nicolas Rouly, ex-président PS du Département de Seine-Maritime et président du groupe des élus socialistes et appartentés.



Nicolas Rouly, ancien président du Département de la Seine-Maritime (Photo@Alan Aubry/Département de la Seine-Maritime)
"C'est une mauvaise nouvelle pour les Seinomarins. Conserver des liens forts entre nos territoires, à travers le Transmanche notamment, est une nécessité qui doit plus que jamais être réaffirmée".

"Les Britanniques se sont exprimés librement et sans ingérence", détaillent-ils, dans un communiqué publié ce vendredi matin. "Il n’appartient à personne de critiquer le choix d’un peuple s’exprimant souverainement et démocratiquement. Mais l'histoire du Royaume-Uni est intimement liée à celle de l'Europe, aux pires heures comme aux meilleures. Aussi, pour tout européen convaincu, pour le camp des progressistes, ce choix fait mal au coeur".

"Il appartient désormais à l'Europe d’offrir des réponses politiques à cette situation. Les citoyens européens attendent des avancées en matière d’harmonisation fiscale, sociale et écologique, par le haut. Ils réclament des instances communautaires plus transparentes et plus représentatives. L’évolution amorcée avec le renforcement des compétences du Parlement européen et le choix du Président de la Commission d’après le résultat des élections européennes doit être amplifiée".

Quelles conséquences pour la Seine-Maritime ?

Pour la Seine-Maritime, le Brexit est une mauvaise nouvelle sur le plan économique, culturel et politique, estime le groupe des élus PS.
Economique d’abord. Les relations entre le Royaume-Uni et la Seine-Maritime sont fortes. Le lien Transmanche, entre Dieppe et Newhaven, les lignes régulières, desservant Le Havre, Brighton et Portsmouth, sont autant d’outils qui entretiennent cette proximité. Le programme européen Interreg IV, doté de 173 millions d’euros, a permis la création de nombreuses entreprises et le développement des énergies renouvelables en Seine-Maritime. Reconduit, il dispose d’une enveloppe de 223 millions d’euros pour la période 2014/2020.   Culturel ensuite, avec un apprentissage accru des deux langues de chaque côté de la Manche ou encore les festivals franco-britanniques Diep.haven (Dieppe) et Fish & chips (Sotteville-lès-Rouen). La Seine-Maritime bénéficie également de l’essor du tourisme franco-britannique. Des destinations comme l’Avenue verte Paris-Londres attirent chaque année de plus en plus de visiteurs. Avec 1 million de nuitées en 2015, les Britanniques représentent la première clientèle étrangère en Normandie, loin devant les autres nationalités.   Politique, enfin. La sortie du Royaume-Uni de l’Europe est source de déception et d’inquiétudes. Elle marque profondément l’ensemble des militants européens. Les liens forts, historiques, entre la Seine-Maritime et le Royaume-Uni ne doivent cependant pas être remis en cause.

"La décision des Britanniques doit être entendue. Elle invite à agir concrètement en faveur de l’harmonisation fiscale, sociale et environnementale, par le haut, en Europe", estime Nicolas Rouly, président du groupe « Pour les Seinomarins » et Conseiller départemental du canton de Grand-Quevilly .

"Le renforcement de la légitimité démocratique de l’Union européenne ne peut plus attendre. Le Royaume-Uni et la Seine-Maritime entretiennent une relation particulière. Il appartient aux responsables britanniques et seinomarins de se rencontrer rapidement, afin d’envisager toutes les conséquences du « Brexit ». En particulier, il est urgent de tout mettre en oeuvre afin de garantir la poursuite de l’activité Transmanche dans le nouveau cadre institutionnel."