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Le forcené de Tourville-la-Campagne aurait pu tuer un gendarme ou un pompier avant d'être capturé


Jeudi 7 Novembre 2013 à 18:08 -



Le rôle des négociateurs permet en règle générale de débloquer une situation face à un forcené (Photo d'illustration)
Le rôle des négociateurs permet en règle générale de débloquer une situation face à un forcené (Photo d'illustration)
EURE - L'alcool semble être à l'origine de ce fait divers qui aurait pu très mal se terminer. Un retraité de 66 ans n'a pas hésité à tirer avec son fusil de chasse en direction des gendarmes et des sapeurs-pompiers. Il n'a blessé personne par miracle. A son domicile où il s'était retranché depuis le milieu de la nuit, à Tourville-la-Campagne, les forces de l'ordre ont découvert un deuxième fusil et des cartouches de 12 et 16 m/m. Lorsque le forcené a été neutralisé, ce jeudi vers 14 h 30, il n'était pas armé.

"Je ne me sens pas bien"

L'ancien chauffeur routier a tenu en haleine les forces de gendarmerie pendant plus de douze heures. Tout a commencé dans la nuit de mercredi à ce jeudi, vers 1 heures du matin, par un appel téléphonique au standard du Centre opérationnel d'incendie et de secours (Codis) basé à Evreux. Au bout du fil, une jeune qui déclare au pompier d'astreinte: "je ne me sens pas bien". Une équipe de secours à bord d'un véhicule d'assistance aux victimes (ambulance) est envoyée sur place. Quand elle arrive, elle comprend vite la situation. La jeune femme, en état d'ivresse, refuse d'être prise en charge. Le ton monte, si bien que les secours doivent faire appel aux gendarmes.

Deux coups de feu

C'est à partir de là que l'affaire se gâte. Lorsque les gendarmes arrivent, ils sont accueillis par deux coups de feu, un premier tiré en l'air, un second dans leur direction. Ils se replient le temps de laisser la situation s'apaiser. Le père de famille est visiblement très excité, et n'entend pas rendre les armes si vite. Insultes et menaces verbales s'enchaînent. La situation est bloquée : le forcené refuse de répondre à ses interlocuteurs qui tentent de le joindre sur son téléphone. L'officier de gendarmerie qui dirige les opérations demande l'intervention de deux négociateurs de crise de la gendarmerie afin d'essayer de nouer le dialogue. Rien n'y fait.

La maison est encerclée 

Toute la matinée, après la sortie de l'épouse, de la fille et du gendre, c'est le statut quo. Un dispositif impressionnant de gendarmes et de pompiers est déployé autour de la maison, située un peu en retrait du bourg chemin des Pavillons. Les hommes des Pelotons de surveillance et d'intervention (PSIG) de Louviers et des Andelys sont mobilisés. De même que les militaires des brigades d'Amfreville-la-Campagne et du Neubourg ainsi que ceux de la Brigade de recherche (BR) de Pont-Audemer.

Capturé par surprise

Peu après 13 heures, le forcené qui était resté muet, sort sur le pas de sa porte fusil en main. Il braque les gendarmes mais ne tire pas. Puis il se renferme dans sa maison. A cet instant, la décision est prise de faire appel à une unité spécialisée. Il est d'abord question du Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG), dont la mission première est d'assurer la sécurité des centrales nucléaires de Penly et Paluel. Finalement, c'est le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, le fameux GIGN, qui est sollicité. Il n'aura pas à intervenir. A 14 h 30, le retraité sort de son domicile pour aller chercher du bois derrière la maison. Les gendarmes profitent alors de cette opportunité pour intervenir par effet de surprise. Le sexagénaire est capturé mais il continue à insulter et à menacer verbalement les militaires.

Tentative d'homicide volontaire

L'homme a été conduit à l'hôpital des Feugrais à Elbeuf afin de s'assurer que son état de santé était compatible avec une garde à vue. Il a été ramené ensuite à la brigade de gendarmerie d'Amfreville-la-Campagne où il est actuellement entendu par les enquêteurs, dont ceux de la brigade de recherches de Louviers. L'épouse, la fille et le gendre du forcené devaient être également auditionnés dans les prochaines heures.

L'ancien chauffeur routier encourt une lourde peine de prison si la qualification de "tentative d'homicide volontaire sur agent de la force publique" devait être retenue contre lui.




              


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