Le président d'une association et son épouse soupçonnés de mener la grande vie avec des fonds publics


Jeudi 11 Avril 2013 à 22:29 -



Le placement ne garde à vue mercredi du président d'une association de Seine-Maritime et de son épouse est la suite logique d'une affaire qui dure depuis des semaines.

Depuis en fait que le Conseil général de Seine-Maritime a prononcé, le 11 mars dernier, la fermeture provisoire de la Maison d'enfants des Sablons implantée dans la commune de Saint Saire, dans le pays de Bray (Seine-Maritime).

Officiellement, cette mesure a été prise "faute de régularisation de l'agrément" imposée à cette structure médico-sociale qui accueille des enfants de familles en difficultés originaires de la région parisienne essentiellement.

Des mouvements financiers irréguliers

Mais en regardant de plus près le fonctionnement de l'association Eden-Vie, qui gère la Maison de Saint-Saire, les fonctionnaires des autorités de tutelle ont découvert des choses bizarres, notamment des mouvements financiers irréguliers. Ce qui a conduit à un dépôt de plainte pour "détournement de fonds publics" et "abus de confiance".

Saisie par le parquet de Dieppe dans le cadre d'une enquête préliminaire, la Division économique et financière du Service régional de police judiciaire de Normandie a procédé à maintes investigations. Et mercredi, les enquêteurs ont interpellé le président d'Eden-Vie et son épouse à leur domicile. Le couple, âgé d'une soixantaine d'années, a été placé en garde à vue dans les locaux de la PJ de Rouen.

Le tribunal prononce le règlement judiciaire

L'association qui a déposé son bilan le 15 mars dernier était depuis dans l'attente d'une décision du tribunal de commerce de Dieppe. Ce jeudi 11 avril, la juridiction a décidé de son placement en redressement judiciaire avec nomination d'un administrateur judiciaire. Ce qui signifie que la Maison des Sablons peut poursuivre son activité.

Une décision qui satisfait les éducateurs et le personnel de la structure qui ne sont plus payés depuis le mois de février. Le 30 mars, les salariés avaient manifesté dans les rues de Neufchâtel-en-Bray pour demander "la pérennisation de l'établissement".

Enrichissement personnel ?

Le président d'Eden-Vie et son épouse, également salariée de l'association, seront déférés ce vendredi dans la matinée devant le procureur de la République de Dieppe, Valérie Cadignan.

Ils devraient être mis en examen pour "détournement de fonds publics" et "abus de confiance". Le parquet devrait alors ouvrir une information judiciaire afin de permettre aux policiers de poursuivre leurs investigations. L'enquête devra déterminer s'il y a eu ou non enrichissement personnel.