Les auteurs d'une série de cambriolages piégés par les gendarmes en Seine-Maritime


Mardi 5 Mars 2013 à 12:35 -



"La gendarmerie a mis le paquet dans cette affaire", se félicite Valérie Cadignan, procureure de la République de Dieppe
PAYS-DE-BRAY - La recrudescence des vols par effraction dans des résidences principales vient de connaître un coup d'arrêt. Quatre cambrioleurs présumés, originaires d'un camp de roms de Sarcelles, en région parisienne, sont tombés en fin de semaine dernière dans le piège tendu par la gendarmerie de Seine-Maritime.

Les quatre hommes âgés entre 20 et 35 ans ont été interpellés en flagrant délit vendredi aux premières heures de la matinée dans le secteur de Rocquemont et de Neufchâtel-en-Bray où ils avaient dans la nuit cambriolé quatre propriétés. Leur véhicule était déjà sous surveillance depuis un moment. Il avait été remarqué dans d'autres communes de la région où précisément une série de vols par effraction avait été constatée ces dernières semaines.

Un groupe d'enquête spécifique

La gendarmerie, au plus haut niveau, avait décidé début février de s'attaquer fermement à ce phénomène. A l'issue d'une réunion au groupement de Seine-Maritime fin janvier, la décision était prise de créer tout spécialement un "groupe d'enquête de lutte contre les cambriolages" (GELAC*). D'importants moyens étaient mis à sa disposition : la section recherches, la brigade de recherche de Neufchâtel, renforcés par des effectifs des brigades territoriales de la compagnie de Neufchâtel-en-Bray.

Au fur et à des mesures des investigations (surveillances, enquêtes de voisinage...), les enquêteurs ont identifié des équipes qui venaient de la région parisienne. C'est ainsi que vendredi en fin de nuit, ils repèrent un véhicule qui leur avait été signalé, avec à bord quatre individus. Leur arrestation se fait en douceur. Dans la voiture sont retrouvés des bijoux de valeur, de l'argent liquide, des téléphones mobiles et d'autres objets facilement négociables à la revente. Le flagrant délit est ainsi établi.

Mode opératoire similaire

Placés en garde à vue à la gendarmerie de Neufchâtel, les quatre suspects sont longuement entendus - et sans relâche - par les gendarmes. S'ils sont confondus dans les quatre cambriolages commis dans la nuit de jeudi à vendredi, avant leur arrestation, il est plus difficile pour les enquêteurs de leur imputer la dizaine d'autres vols par effraction constatés les semaines précédentes autour de Neufchâtel. Pourtant, des éléments laissent à penser qu'il pourrait s'agir de la même équipe compte tenu du mode opératoire employé et de ce fameux véhicule qui a été aperçu par des témoins à maintes reprises.

Des perquisitions devaient avoir lieu à Sarcelles mais, curieuse coïncidence, le jour de leur arrestation en Seine-Maritime, un incendie a ravagé le camp roms où ils vivaient.

La notion de vols par effraction en bande organisée ayant été retenue, la garde à vue des cambrioleurs présumés a été prolongée à quatre jours. Le dossier a été transmis au pôle de l'instruction criminelle de Rouen.

"Un travail exceptionnel de la gendarmerie"

Les quatre hommes ont été présentés ce mardi matin à un magistrat du parquet de Rouen qui a ouvert une information judiciaire pour "vols en bande organisée, recel de vols aggravés et association de malfaiteurs". Le juge des libertés et de la détention (JLD) a délivré des mandats de dépôt à leur encontre.


"La gendarmerie a mis le paquet", se félicite Valérie Cadignan, procureure de la République de Dieppe. "Les enquêteurs ont fait un travail exceptionnel. Nous avons affaire à des équipes de malfaiteurs difficilement localisables, qui viennent de la région parisienne", souligne la magistrate.


(*) Le GELAC se composait de militaires des différentes unités saisies, renforcé par les compagnies limitrophes, par des techniciens en investigations criminelles (chargés spécialement des constatations) et d'un analyste de la brigade départementale de renseignements et d'investigations judiciaires du Groupement de gendarmerie départementale à Rouen.