Les élus de Décidons Rouen réagissent à l'évacuation des écologistes par les forces de l'ordre


Vendredi 7 Novembre 2014 à 10:39 -



Après le passage des forces de l'ordre, ce qui reste du camp (Capture d'écran France3 Haute-Normandie)
La quarantaine de militants écologistes qui avait installé un campement, une "zone à défendre" (ZAD) sur la place Foch, près du palais de justice, à Rouen, après la manifestation organisée mardi 4 novembre en hommage à Rémi Fraisse, le militant écologiste tué lors des événements sur les lieux du barrage de Sivens (Gard) a été délogée ce vendredi matin très tôt par les forces de l'ordre.

"Il n'y a pas eu de violence", souligne la préfecture dans un communiqué adressé à la presse ce matin peu avant 6 heures, après l'intervention des CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Lire ci-après :
"En application de l'ordonnance du 6 novembre 2014 du président du Tribunal de Grande Instance de Rouen, il a été procédé à l'évacuation d'un campement, abritant quarante personnes, installé de façon illicite sur le domaine public communal, place Foch à Rouen. Cette évacuation s'est déroulée sans violence."

Un militant de 24 ans interpellé...dans un arbre

Moins d'une centaine de policiers dont une compagnie de CRS (60 hommes) a été mobilisée pour cette opération, qui a été menée tambour battant.

Un des manifestants (âgé de 24 ans) a toutefois été interpellé et placé en garde à vue pour outrages et "participation à un attroupement". Il s'était réfugié au sommet d'un arbre et refusait d'en descendre malgré les injonctions des forces de l'ordre. Les pompiers du GRIMP (groupe d'intervention en milieu périlleux) ont donc été réquisitionnés pour aller chercher le récalcitrant qui est finalement descendu de lui-même. 

Il a été remis en liberté à l'aissue de son audition. Il s'est vu notifier une convocation par officier de police judiciaire (COPJ) devant le tribunal correctionnel de Rouen pour le 11 mars prochain.
 

Les élus EELV mettent le maire de Rouen devant "sa responsabilité"

Cette évacuation a fait réagir les co-présidents du groupe des élus "Décidons Rouen" Jean-Michel Bérégovoy, Françoise Lesconnec et le secrétaire du groupe local EELV, Stéphane Martot.

Dans un communiqué, publié en début de matinée, ils mettent le maire de Rouen devant "sa responsabilité". Ils demandent, notamment, avec un peu de retard que "l'intervention policière ne soit pas mise en oeuvre".

NDLR : Décidons Rouen précise que le communiqué a été rédigé vers 1 h 30 et mis en ligne sur son site vers 2 heures du matin, c'est-à-dire quelques heures avant l'intervention des CRS. Dont acte. InfoNomandie.com ne l'a reçu, pour sa part, que ce matin à 10 h 20.


Voici le texte du communiqué :

"Depuis le mardi 4 novembre, après la manifestation organisée par le CDLF pour rendre hommage au jeune Rémi Fraisse et pour demander l’arrêt des violences policières, un groupe de jeunes militants ont décidé de construire une « Z.A.D » symbolique en investissant l’espace public à côté du palais de justice.
 
Le maire de Rouen a décidé de mettre un terme à cette occupation, cela relève de sa responsabilité. 
 
Pour notre part, même si nous avons conscience que cette occupation ne peut pas être durable, nous considérons que le contexte national et la mort récente de Rémi Fraisse nous oblige tous à prôner le dialogue dans la société et à défendre l’apaisement. Il faut toujours privilégier le débat à l’utilisation de la force.
 
De plus, il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures, par l’acceptation par la mairie de l’occupation de la prairie Saint-Sever par les forains, avec des détériorations importantes de l’espace public et l’usage de la force publique contre des citoyens engagés dans le débat dans la société qui revendiquent le droit à la justice. 

Nous pensons qu’il est possible de discuter avec ces militants, qui en appellent eux- mêmes au dialogue, et qui savent bien qu’une occupation sur la durée de l’esplanade du palais de justice n’est pas possible.  
Après avoir discuté avec un nombre important de membres de la « zad »tout au long de la journée du 6 novembre jusqu’à tard dans la soirée, il en ressort qu’une fin d’occupation est tout à fait possible pour dimanche.
 
Nous demandons à ce que l’intervention policière ne soit pas mise en œuvre".