Meurtres de Julien et Elise : le suspect arrêté a été confondu par son ADN et la vidéosurveillance


Mardi 29 Décembre 2015 à 19:08 -

L'auteur présumé du double-homicide de la place de la Pucelle, à Rouen, a été déféré ce jeudi matin au palais de justice de Rouen. Il devait être présenté à un magistrat du parquet qui devait le mettre en examen pour meurtres et ouvrir une information. Jean-Claude N., 34 ans, sera ensuite entendu par un juge d'instruction qui pourrait lui notifier son placement en détention provisoire.



Le travail de police technique et scientifique a été déterminant dans cette enquête. Les prélèvements d'ADN ont permis de confondre un suspect (Illustration@DGPN)
Un homme de 34 ans d'origine ougandaise mais de nationalité Rwandaise est entendu depuis ce mardi matin par les policiers du SRPJ de Rouen, en charge des investigations sur le double-homicide de Julien Tesquet, 31 ans, et d'Elise Fauvel, 24 ans. Les deux jeunes gens, découverts sans vie dans la soirée de dimanche 20 décembre, sont morts étranglés. Les autopsies ont également révélé la présence de traces de violences sexuelles sur la jeune femme.

Le suspect placé en garde à vue ce matin à 10h30 était dans le collimateur des enquêteurs depuis quasiment le début de l'enquête. Les policiers avaient un visage, celui extrait de la vidéosurveillance, mais pas (encore) de nom. Cet homme, on le sait maintenant, s'appelle Jean-Claude N. Il a été condamné en 2011 par la cour d'assises de Seine-Maritime à 8 ans de prison ferme assortie d'une interdiction définitive du territoire français pour un viol commis à Rouen. Selon nos informations, il a violé une institutrice après avoir pénetré par effraction dans son domicile, au cours de la nuit du 4 au 5 août 2009.

Condamné pour le viol d'une institutrice

Le violeur avait recouvré sa liberté il y a un mois environ après avoir purgé 5 ans de sa peine. La préfecture de Seine-Maritime avait alors pris les dispositions nécessaires en vue de son expulsion vers l'Ougada. "La préfecture a essuyé un refus de coopération de la part des autorités ougandaises", a précisé ce soir à infoNormandie le procureur de la République de Rouen, Jean-François Bonhaert. Si bien que les autorités préfectorales n'ont pu mettre à exécution la procédure d'expulsion, "malgré de nombreuses relances auprès du consulat ougandais".

Jean-Claude N. était donc depuis dans la nature. Inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles, il était astreint à déclarer à chaque fois sa nouvelle adresse. Une obligation qu'il n'aurait pas respectée et qui a conduit à son interpellation, dans la soirée de vendredi, lors d'un banal contrôle de police sur la voie publique. 

Ses empreintes génétiques ont parlé

Jean-Claude N. aurait été repéré par un agent de sécurité d'une discothèque du centre-ville de Rouen alors qu'il rôdait aux abords de l'établissement (cherchait-il de nouvelles proies ?). Lorsque les policiers l'ont contrôlé, l'individu "n'a opposé aucune résistance". Il était en possession de stupéfiants et en infraction avec la législation sur les étrangers, ce qui lui a valu d'être interpellé, indique le procureur. Pour ces faits, Jean-Claude N. a été placé en garde à vue puis jugé en comparution immédiate, hier lundi, par le tribunal correctionnel de Rouen. Il a écopé de deux mois de prison ferme et écroué à la maison d'arrêt de Rouen 

Lors de sa garde à vue, durant ce week-end, les enquêteurs ont fait rapidement un "rapprochement physique"  entre l'homme qui était dans leurs locaux et celui qu'ils recherchaient dans le cadre de l'enquête sur les meurtres de Julien et Elise. Les policiers ont demandé en urgence une analyse ADN afin de comparer les empreintes génétiques de Jean-Claude N. avec celles prélevées dans le studio de la jeune femme. Les résultats - positifs - sont parvenus hier en fin de journée aux enquêteurs. Ne restait alors qu'à extraire, ce mardi matin, de sa cellule de la maison d'arrêt de Rouen celui qui apparait désormais être l'auteur présumé de ce double-homicide.