Nouvelles arrestations dans le braquage d'une cargaison de cigarettes dans l'Eure


Samedi 26 Janvier 2013 à 22:45 -



L’affaire remonte au mois de janvier 2012. Un camion de 19 tonnes chargé de cartons de cigarettes est intercepté par une bande de malfaiteurs devant un bureau de tabac à Poses, dans l’Eure. Les braqueurs, s’emparent du poids lourd et de sa cargaison. Cinq d’entre eux sont rapidement interpellés dans l’Oise et le Val d’Oise, en région parisienne.

La ténacité des policiers est payante

La Division criminelle du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Normandie, en charge de l’enquête, est dès lors convaincue que tous les malfaiteurs n’ont pas été arrêtés. Les hommes du commissaire divisionnaire Philippe Ménard, patron du SRPJ, continuent donc leurs investigations sur commission rogatoire dans le cadre d’une information judiciaire pour « vol à main armée en bande organisée, association de malfaiteurs, recel de vol et séquestration ».

Il leur faut du temps, car ils savent qu’ils ont affaire à des malfaiteurs organisés et chevronnés. Mais ils sont tenaces. Et puis la semaine dernière, tous les éléments sont réunis pour faire « tomber » le reste de la bande. Un vaste coup de filet se prépare minutieusement dans les locaux de la PJ rouennaise avec le concours du Groupe d’intervention régional (GIR) de Haute-Normandie.

Onze suspects interpellés la semaine dernière

En quelques heures, onze suspects sont interpellés dans l’Oise et le Val d’Oise, dont trois gérants de bar-tabac du Val d’Oise. Ils sont placés en garde à vue à Rouen. Parmi eux, des seconds couteaux, mais aussi (et surtout) quatre repris de justice fichés par la police. Les auditions permettent aux enquêteurs d’établir qu’au moins d’entre eux, âgés d’une trentaine d’années et originaires de l’Oise, ont participé directement au braquage du camion de cigarettes à Poses.

Ils sont présentés à un juge d’instruction d’Evreux en charge du dossier, mis en examen et placés en détention provisoire. Deux autres sont mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.

Lors des perquisitions au domicile respectif des suspects, les policiers ont saisi un fusil de chasse et des armes de poing, ainsi que du matériel laissant à penser que les individus s’apprêtaient à commettre un nouvel hold-up.

Rappel des faits

Le 21 janvier 2012, un samedi, vers 6 h 30, un camion de livraison de la société Altadis, basé à Darnétal, s’arrête devant un bar-tabac de Poses, près de Louviers (Eure). Il est bourré de cartons de cigarettes, soit plusieurs milliers de cartouches. Alors que le poids lourd s’arrête et que son chauffeur et un livreur en descendent, un commando de quatre ou cinq hommes encagoulés et armés, l’un d’un fusil à pompe, les autres d’armes de poing, neutralisent les deux employés d’Altadis. Les malfaiteurs sont violents, leurs victimes sont malmenées et ligotées. Le buraliste, témoin de la scène, subit le même sort.

Quatre interpellations en quelques heures

Tout va ensuite très vite. L’un des malfaiteurs s’installent au volant du camion et prend la fuite.

Tout va très vite aussi pour les enquêteurs du SRPJ de Normandie. En fin de matinée, deux membres présumés du commando, âgés de 27 et 31 ans, sont arrêtés dans l’Oise, à proximité de leur domicile. Deux autres sont interpellés un plus tard dans le Val d’Oise, toujours en région parisienne. Une partie de la cargaison de cigarettes est récupérée. Enfin, un cinquième suspect est « cueilli » par les policiers trois jours plus tard.

Le commando était surveillance policière

Une arme de poing 7,65 mm, des faux brassards de police, des cagoules, des combinaisons noires ainsi que des colliers en plastique utilisés à Poses pour ligotés les victimes, sont saisis lors des perquisitions. Quant au camion de la société Altadis, il est retrouvé vide bien sûr dans un chemin de terre à Méry-sur-Oise (Val d’Oise).

L’arrestation en moins de quatre heures des auteurs présumés de ce braquage laisse à penser que le commando, dont certains des membres ont été condamnés pour vols à main armée et homicide volontaire, était sous surveillance policière. Il était soupçonné de braquage similaire en région parisienne. Ce qui avait conduit les policiers à s’intéresser de très près à eux…