Pont-Audemer : l'escroc brésilien tentait d'ouvrir des comptes bancaires avec de faux papiers


Vendredi 9 Mars 2018 à 19:54 -

Six agences bancaires de Pont-Audemer (Eure) l'ont échappé belle. Un escroc avait projeté d'ouvrir un compte dans chacune d'elles, sous un faux nom, grâce évidemment à de faux papiers. C'était sans compter sur la vigilance d'un employé qui a flairé la tentative d'escroquerie et prévenu la gendarmerie.



L'escroc est tombé dans le piège tendu par les gendarmes de Pont-Audemer (Illustration)
Vendredi 2 mars, un homme âgé de 26 ans se présente au guichet d'une banque. S'exprimant dans un français approximatif, il dit vouloir ouvrir un compte courant. Il présente une carte d'identité portugaise, puis des bulletins de salaire justifiant de revenus ainsi qu'une attestation de domicile. Tout semble en règle.

Seulement voilà, le conseiller qui le reçoit est "tatillon". Il vérifie soigneusement les documents. Une fois, deux fois... Il met en doute leur authenticité. En réfère à ses supérieurs qui décident alors d'alerter la gendarmerie de Pont-Audemer. 

Interpellé à la sortie de la banque

Les gendarmes, épaulés par leurs collègues de la brigade de recherche et du peloton de surveillance et d'intervention (PSIG), débutent leur enquête. En faisant le tour des établissements bancaires de la ville, ils apprennent ainsi que l'individu a déjà tenté sa chance dans une autre agence, le même jour. Et qu'il a pris rendez-vous dans quatre autres agences de Pont-Audemer. Un de ces rendez-vous est fixé au mercredi 7 mars. 

Comme prévu, ce matin-là, l'escroc présumé se présente à la banque. Là, même scénario : il déclare vouloir ouvrir un compte courant. Le conseiller l'écoute, le met en confiance. Un dossier est rempli sur la base des documents fournis. L'homme ressort en se frottant les mains. Il ignore à cet instant que les gendarmes, dont ceux du peloton de surveillance et d'intervention (PSIG), l'attendent de pied ferme à l'extérieur pour l'interpeller en flagrant délit. L'escroc tombe dans le piège, tout surpris.

De faux papiers achetés en Seine-Saint-Denis

Ramené à la brigade, il fait comprendre aux enquêteurs qu'il ne parle pas le français. Qu'à cela ne tienne, un gendarme d'origine portugaise en poste dans une unité de gendarmerie de l'Eure est dépêché à Pont-Audemer pour servir de traducteur. Les investigations permettent alors d'établir que l'homme est en réalité de nationalité brésilienne.

Lors de son audition, il déclare avoir acheté la carte d'identité, les bulletins de salaire et l'attestation de domicile dans une officine qui fabrique de faux papiers en Seine-Saint-Denis. 

Obligation de quitter la France sans délai

L'escroc, qui avait réussi quand même à ouvrir deux comptes et qui comptait en ouvrir quatre autres, a été déféré hier, jeudi, au palais de justice d'Evreux. Présenté à un magistrat du parquet, dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, il a écopé de trois mois de prison avec sursis.

Pour lui, les ennuis ne s'arrêtent pas là : en situation irrégulière, une mesure administrative lui a été notifiée, à savoir l'obligation de quitter le territoire français « sans délai ».