Pour se venger de son ex-patron, il cambriole son débit de boissons à Caudebec-en-Caux


Mercredi 15 Octobre 2014 à 19:15 -



Le cambrioleur présumé du bar de la Jabotière, place d'Armes, avait travaillé une quinzaine de jours dans le débit de boissons et avait conservé un jeu de clés (@Google Maps)
La vidéosurveillance a été déterminante dans une enquête de cambriolage ...sans effraction, commis dans un bar de Caudebec-en-Caux, lundi matin.  Grâce à l'exploitation des images, les deux auteurs présumés ont pu être identifiés et interpellés en un temps record. C'est ce qu'on appelle dans le jargon policier une enquête rondement menée.

Lundi 13 octobre, en prenant son service à 10 heures, un employé du bar de la Jabotière, place d'Armes, à Caudebec-en-Caux, constate que le tiroir-caisse a été volé, ainsi qu'une dizaine de paquets de cigarettes, une somme de 80€ qui se trouvait dans une boite et trois bouteilles d'alcool (deux de Whisky, une de Vodka). Aucune effraction n'est constatée, ce qui signifie que le ou les auteurs avaient les clés. 

Identifiés grace à la vidéosurveillance

Prévenus des faits, les gendarmes de Caudebec-en-Caux démarrent leur enquête. Ils entendent en premier lieu l'employé qui a découvert les faits, puis le patron du débit de boissons situé en plein coeur de la ville.

Une aubaine pour les enquêteurs : le commerce est équipé d'une vidéosurveillance. Et qui fonctionne ! Ainsi, en visionnant les images, en compagnie de la victime, ils remarquent très clairement deux individus dans le commerce qui semblent fouiller. Soudain, le commerçant sursaute : il vient de reconnaître un de ses anciens salariés, un jeune homme de 19 ans qui est venu travailer au bar pendant une quinzaine de jours.

Les gendarmes décident alors de se rendre au domicile de ses parents, où il vit. Mais quand ils arrivent, la mère du suspect assure que son fils a quitté la maison depuis trois à quatre jours pour aller vivre chez sa copine qui est scolarisée à Yvetot. Ce n'est que partie remise.

Il tombe dans la souricière des gendarmes

De fil en aiguille, les enquêteurs de la Communauté de brigades de Duclair apprennent que le jeune homme a demandé à sa mère de lui apporter des vêtements. Il lui a donné rendez-vous par texto ce même jour vers 14h30 dans le quartier de la gare à Caudebec. Les gendarmes, renforcés par les hommes du peloton de surveillance et d'intervention (PSIG) d'Yvetot, montent alors une souricière dans l'espoir de l'interpeller. Mais au dernier moment, le suspect change de lieu et d'horaire. Nouveau rendez-vous est pris : 14h45 à proximité du collège Albert Camus, cette fois. Les forces de l'ordre sont là aussi, et interpellent le jeune homme sans difficulté. 

L'homme qui l'accompagnait le matin du cambriolage est lui aussi identifié. Il est interpellé un peu plus tard dans l'après-midi par les militaires du PSIG.

Un contentieux avec son patron ?

Tous les deux sont placés en garde à vue, l'un à la gendarmerie d'Yvetot, l'autre à Caudebec-en-Caux, pour être auditionnés. Confondu par la vidéosurveillance, dont il connaissait l'existence, l'ex-employé de la Jabotière, qui avait gardé un jeu de clés du bar, reconnaît les faits. Il indique aux enquêteurs avoir un contentieux avec son ancien patron à propos du réglement de son salaire. Il voulait donc, selon ses déclarations,  se "venger symboliquement" de n'avoir pas touché son dû dans les conditions prévues. 
Les explications du commerçant

Le commerçant a donné, quant à lui, une version bien différente à infoNormandie : "Il n'y a pas de contentieux entre nous. Ce jeune jeune homme avait accepté de venir travailler au bar en qualité de serveur, mais au bout de trois à quatre jours je ne l'ai plus revu ! Plus de nouvelles de lui, malgré les messages que nous lui avons laissés sur son répondeur. Il ne s'est pas manifesté jusqu'à lundi dernier mais pour venir cambrioler notre établissement", tient à préciser le co-gérant du Bar de la Jabotière. "Il aurait été payé normalement à la fin du mois, s'il n'avait pas abandonné son poste. J'ai toujours payé mon personnel. On verra au tribunal. S'il faut payer, je paierai." 

Les perquisitions effectuées au domicile respectif des mis en cause n'ont pas permis de retrouver le "butin", en particulier l'argent qui était dans le tiroir-caisse. Il y avait 600 € selon la victime, 250 € selon le jeune homme. L'enquête a permis d'établir que les faits avaient été commis lundi matin vers 9 heures.

Les deux cambrioleurs présumés ont finalement fait l'objet d'une CRPJ (comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité)  qui les aménera à se présenter devant le tribunal correctionnel de Rouen, début janvier prochain.