Des vols malheureusement courant dans la chic station balnéaire normande. Depuis juillet 2008, une douzaine de faits similaires ont été répertoriés. Le dernier en date remonte à samedi 1er décembre. En fin de matinée, une retraitée s'apprête à pénétrer dans sa propriété à Bénerville, dans les environs de Deauville (Calvados). Elle revient de faire son marché. Brusquement, deux individus, le visage dissimulé par des écharpes, gantés et armés de bombes lacrymogènes, se dressent sur son chemin. L'un des agresseurs la neutralise en lui aspergeant du gaz lacrymogène en plein visage. L'autre tente alors de lui arracher sa bague du doigt. Pour être plus persuasif, il gifle violemment la sexagénaire qui comprend alors qu'il ne lui reste plus qu'à retirer elle-même le précieux bijou. Un bijou estimé à 50.000 euros. Puis les malfaiteurs prennent la fuite.
Surnommés "les coupeurs de bagues"
Le parquet de Lisieux a confié cette enquête à l'antenne caennaise du Service régional de police judiciaire de Normandie, déjà en charge d'une douzaine d'affaires similaires dans la région de Deauville, Cabourg et Pont-l'Evêque. Cette énième agression n'est pas sans rappeler une série d'agressions attribuées à un gang surnommé "les coupeurs de bagues". Le mode opératoire est toujours sensiblement le même : les malfaiteurs (deux ou trois hommes) repèrent une vieille dame riche, la suivent jusqu'à chez elle puis la menacent, voire la frappent pour obtenir la bague de valeur qu'elle porte au doigt. Les individus n'hésitent pas dans certains cas à utiliser une pince coupante pour parvenir à leurs fins.
L'une des victimes avait 88 ans. Ses agresseurs s'étaient fait passer pour des employés municipaux de la ville de Deauville, pour gagner la confiance de l'octogénaire. Officiellement, ces pseudo employés procédaient à un recensement des conteneurs à ordures ménagères. En apprenant que leur victime vivait seule dans l'appartement, ils s'étaient empressés de la plaquer au sol pour jeter leur dévolu sur la bague d'une valeur de 30.000 euros qu'elle avait à un doigt. Ne parvenant pas à retirer le bijou, ils l'avaient coupé avec une tenaille.
Le travail de "professionnels"
Pour le procureur de la République de Lisieux, Bruno Dieudonné, ces agressions sont l'oeuvre manifestement de "professionnels" qui ciblent préalablement leurs victimes. "Les agresseurs ne se trompent pas sur la grande valeur des bijoux. Il y a donc tout lieu de supposer qu'il y a des repérages. Dans de nombreux cas, les victimes étaient allées faire leur marché à Deauville et c'est de retour à leur domicile qu'elles ont été agressées", observe le procureur.
Le phénomène constaté autour de Deauville n'est pas isolé. Il n'est pas nouveau non plus. En 2007, une vague d'agressions similaires avait eu lieu en région parisienne, faisant alors dix sept victimes.