Quatre Havrais interpellés dans le cadre d’un trafic de voitures volées chez Peugeot et Renault


Vendredi 9 Novembre 2018 à 18:32 -

Les véhicules neufs volés dans les deux usines automobiles des Yvelines étaient probablement destinés à être exportées vers l’étranger, via le port du Havre



L’un des Havrais interpellés était carrossier à l’usine Renault de Flins-sur-Seine (Yvelines)
Un trafic de véhicules volés au sein même des usines Renault à Flins et Peugeot à Poissy vient d’être démantelé dans les Yvelines et en Seine-Maritime.

Cinq individus, âgés de 21 à 29 ans et dont quatre sont domiciliés au Havre et le cinquième à Aubergenville, ont été mis en examen pour vols en bande organisée et association de malfaiteurs ce vendredi 9 novembre par un juge de Versailles.

Ils forcent un barrage sur l’A13

Travail de longue haleine pour les policiers de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) des Yvelines, qui enquêtaient depuis cinq mois sur ce trafic.

Les investigations commencent le 17 juin dernier, après une tentative de vol de dix véhicules neufs dans l’enceinte de l’usine Peugeot PSA à Poissy (Yvelines). Les voleurs réussissent tout de même à repartir avec une Peugeot 3008 et et une BMW X1.

Dans leur fuite, via l’autoroute A13, les malfaiteurs forcent un barrage de gendarmerie au péage de Mantes-Buchelay, puis abandonnent la 3008 quelques centaines de mètres plus loin, sur l’aire de service de Rosny-sur-Seine. La BMW, elle, fait demi-tour sur l’autoroute et prend la fuite à contresens vers Mantes-la-Jolie.

Suivis à la trace jusqu’au Havre

Deux jours plus tard, la puissante berline allemande est repérée circulant à vive allure dans les rues du Havre.

Entre-temps, la 3008 abandonnée sur l’aire d’autoroute est passée au crible par la police technique et scientifique. Des empreintes génétiques (ADN) sont prélevées à l’intérieur et permettent de confondre un individu, originaire du Havre et fiché par la police.

Dans le même temps, le 26 juin, une Renault Mégane et une Renault Kadjar faussement immatriculées sont localisées sur un parking d’Aubergenville. Il est établi que les deux véhicules flambants neufs ont été dérobés le matin même sur le site de l’usine Renault-Flins.

Les policiers de la sûreté départementale des Yvelines prennent l’affaire en main et décident de placer les deux véhicules volés sous « géolocalisation en temps réel ». Cette surveillance technique permet de les pister jusqu’au Havre où elles sont stationnées à côté d’un troisième véhicule également volé a Flins et faussement immatriculé.

Un trafic international ?

Persuadés d’être en présence d’un vaste trafic de véhicules volés, les policiers yvelinois se lancent alors dans un minutieux travail d’exploitation téléphonique. C’est ainsi que sont identifiées les lignes téléphoniques de deux employés de Renault-Flins, dont un travaille en qualité de carrossier.

L’ADN retrouvé dans les véhicules permet de les confondre et de faire un lien formel entre les vols chez Peugeot et chez Renault.

L’un des malfaiteurs est déjà connu de la police : il a été arrêté en mars 2018 au Havre au volant d’un autre véhicule faussement immatriculé et dérobé à l’usine de Poissy.

Dès lors, tous ces éléments sont mis bout à bout. Un groupe d’enquête spécifique est mis en place, rassemblant des policiers du commissariat de Conflans-Sainte-Honorine, de la sûreté départementale des Yvelines et du groupe d’intervention régional (GIR).

Écoutes téléphoniques, surveillances techniques et filatures confirment alors l’existence d’une association de malfaiteurs chevronnés. « Ils dérobaient des véhicules neufs dans les Yvelines avant de les acheminer au Havre en vue de leur probable exportation vers l’étranger », relate une source policière.

20 000€ saisis lors des perquisitions

Enfin, le 6 novembre, une opération de police est déclenchée au petit matin en Seine-Maritime et dans les Yvelines : elle permet d’interpeller et de placer en garde à vue cinq suspects, quatre Havrais et un Aubergenvillois.

Lors des perquisitions les policiers découvriront une « Yescard », fausse carte bancaire qui a servi au paiement des péages sur l’A13 lors de l’acheminement des voitures volées entre Poissy, Flins-sur-Seine et Le Havre. Une somme de 20.000€ est par ailleurs saisie par le GIR, dont 16.700€ placés sur différents comptes bancaires.

Lors de leurs auditions successives, les cinq mis en cause n’ont, de l’aveu même des enquêteurs, « guère été prolixes » dans leurs déclarations mais « ils ont reconnu partiellement leur implication » dans ces vols.

L’enquête se poursuit sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Versailles.