Qui est ce gang de cambrioleurs qui écume les mairies des communes rurales de l'Eure ?


Dimanche 23 Novembre 2014 à 20:33 -



Dans la nuit du 11 au 12 novembre, cinq mairies situées entre Brionne - Le Neubourg - Beaumont-le-Roger et Conches-en-Ouche ont été visitées par d'étranges cambrioleurs. La nuit précédente, celles de Bois-Normand, Bois-Arnault et des Bottereaux, plus au sud de l'Eure, avaient été fracturées également
Qui sont ces cambrioleurs qui écument les mairies pour dérober argent liquide, matériel informatique et jusqu'à l'écharpe tricolore du maire !

La gendarmerie, sur les dents depuis près d'un mois dans l'Eure, accumule les éléments, les traces et autres indices sur le lieu de chacun des fric-frac. Pour le moment, aucune piste précise. Aucune interpellation. S'agit-il d'un cambrioleur isolé ? Ou d'une équipe spécialisée et un peu plus structurée ? 
Cinq "maisons communes" cambriolées la même nuit dans le secteur de Brionne, Le Neubourg, Beaumont-le-Roger et Conches-en-Ouche
Dans le courant de la même nuit, du 11 au 12 novembre, cinq mairies ont été fracturées dans le canton de Brionne, dans l'Eure. Il ne semble faire guère de doute : il s'agit de l'oeuvre de la même personne, voire du même commando. Le mode opératoire est toujours le même : le ou les cambrioleurs fracturent une porte (avec ou sans pied de biche) pour s'introduire à l'intérieur. Les locaux, les bureaux, les armoires... sont fouillés de fond en comble.
 
A Tilleul-Dame-Agnès, cette nuit là, deux portes de la mairie ont été forcées mais rien n'a été volé. Plus loin à Combon, onze ordinateurs portables ont disparu ainsi que quelques centaines d'euros en espèce. C'était l'argent de la coopérative scolaire et la collecte du Bleuet de France. A Romilly-la-Putenaie, les cambrioleurs sont repartis avec 20€ : la recette de la collecte du Bleuet de France du 11 novembre. A Ecardenville-la-Campagne, ce sont 30€ et, enfin, à Berville-la-Campagne, la mairie a été délestée d'un écran plat d'ordinateur et de 20€.
Aux Bottereaux, l'écharpe tricolore du maire s'est envolée
Autre exemple : à Lignerolles, toujours dans l'Eure, l'ordinateur municipal contenant les fichiers de l''état civil, les documents budgétaires et la liste électorale, a été volé dans les mêmes conditions. À Carrouges, dans le département voisin de l'Orne, un véhicule municipal a été dérobé, tandis qu'aux Bottereaux (Eure), dans la nuit du 10 au 11 novembre, "c'est l'écharpe tricolore du maire qui s'est envolée", rapporte notre confrère lepoint.fr.

La gendarmerie a mis en place des surveillances nocturnes. Et a mis en garde en même temps les élus des communes rurales en leur demandant d'éviter de conserver des objets de valeur ou de l'argent dans leur mairie. 

Depuis moins d'un mois, c'est une cinquantaine de cambriolages de cette nature qui sont comptabilisés dans l'Eure. Les départements limitrophes ne sont pas épargnés : 23 dans l'Orne, une dizaine en Eure-et-Loir , quelques-uns dans le Calvados et dans les Yvelines.

Les cambrioleurs ne font pas dans la dentelle : il n'hésite pas à renverser les meubles et à éparpiller les dossiers et documents à la recherche de menue monnaie.
Des élus réfléchissent à installer des systèmes de vidéoprotection 
La quasi-totalité des mairies jusqu'à présent touchées par cette vague de cambriolages inexpliqués, ne sont pas équipées de système de vidéo-protection. Ce que ne semble pas ignorer les malfaiteurs, des gagne-petit qui prennent beaucoup de risques (de 5 à 10 ans de prison pour vol par effraction).

A Croth, dans le sud de l'Eure, Rosine Coulon, le maire de la commune, ne cache pas son intention de proposer à son conseil municipal l'installation d'une caméra de surveillance. Elle pourrait bien être suivie par d'autres élus si le phénomène venait à perdurer.
 

Le même scénario que dans le département du Maine-et-Loire, l'an dernier
Le phénomène n'est pas nouveau ni spécifique à l'Eure et aux départements limitrophes. L'an dernier, au mois de novembre, dans le Maine-et-Loire, une équipe d'une quinzaine de cambrioleurs avait été interpellée par les gendarmes au terme d'une enquête qui a duré 5 mois.

Les individus, constitués en réseau familial, s'étaient attaqués en quelques mois, selon un mode opératoire similaire, à une cinquantaine de mairies de ce département. Ils dérobaient le matériel informatique et les numéraires. 

Voir le reportage de TF1 lors de l'interpellation des suspects