Rouen : les braqueurs présumés d'un tabac-presse identifiés après 21 mois d'enquête


Lundi 21 Décembre 2015 à 12:39 -



Vingt-et-un mois d'investigations ont permis d'identifier et de confondre les trois malfaiteurs présumés qui ont attaqué en 2014 un tabac-presse des Hauts-de-Rouen. Les braqueurs avaient dérobé la recette, soit 1500€.

Il faut revenir au 19 mars 2014. Il est 8 heures ce mercredi matin. Le tabac-presse La Civette, rue François Couperin, dans le quartier de la Grand-Mare, à Rouen, est ouvert depuis peu de temps. Le patron est au comptoir avec trois clients. Brusquement, trois individus gantés et cagoulés font irruption. Deux d'entre eux tiennent chacun une arme de poing, le troisième une bombe lacrymogène

Lire le rappel des faits : Hold-up du tabac-presse des Hauts-de-Rouen :
les malfaiteurs ont trouvé le coffre-fort vide


Tout va alors très vite. Les trois clients sont aspergés de gaz et tenus à distance. Le commerçant est "invité" à se coucher au sol. Un des malfaiteurs passe derrière le comptoir et vide le tiroir-caisse qui contient 1500€ environ. Un butin jugé probablement insuffisant par les braqueurs qui ordonnent au gérant de les conduire au coffre-fort. Mais à l'intérieur de celui-ci il n'y a pas d'argent, que des jeux de grattage...

Du coup, le trio ne s'attarde pas et prend la fuite à bord d'un véhicule de type monospace (un Scénic ou un Espace) et ne seront pas retrouvés malgré les moyens déployés par la police.

En revanche, un Renault Scénic est découvert un peu plus tard à moitié carbonisé dans le quartier voisin de Lombardie. A l'intérieur, les policiers récupèrent une cagoule. Il s'avère que le véhicule est signalé volé : il a été dérobé dans la nuit du 12 au 13 février, dans le Val d'Oise.

Les premières investigations permettent toutefois d'identifier un suspect. Quelques minutes après le braquage, les policiers ont en effet contrôlé un jeune homme de 21 ans et originaire de Petit-Quevilly. L'individu, très "défavorablement connu", est au volant d'un Renault Espace. Il raconte aux policiers qu'il est allé faire un jogging avec un copain qui habite le quartier. Faute d'éléments, il n'est pas inquiété.

Les enquêteurs de la brigade criminelle ne vont pas pour autant se désintéresser de lui. L'exploitation de l'ADN relevée sur la cagoule découverte dans le Scénic incendié, permet d'identifier, grâce au fichier national des empreintes génétiques, un homme de 22 ans demeurant à Grand-Quevilly.

Les policiers passent alors la vitesse supérieure, en faisant un "gros travail de téléphonie". Les téléphones portables des deux suspects sont alors placés sur écoute et les appels antérieurs examinés à la loupe. Il est ainsi établi que les deux hommes se connaissent bien : ils étaient ensemble la nuit du 12 au 13 février dans le Val d'Oise, lorsque le Scénic a été volé. Curieusement, au moment du braquage de la Civette, leurs téléphones étaient éteints.

Tous ces éléments mis bout à bout vont conduire les policiers  à interpeller les deux individus ce mercredi 16 décembre. Ils sont placés en garde à vue, mais n'ont rien voulu reconnaître lors de leurs auditions. Ils ont fourni des explications assez vague - et en tout cas fantaisistes - à la fois sur la présence de l'ADN (sur la cagoule) et leur déplacement dans le Val d'Oise. 

Les deux suspects ont été déférés le 18 décembre devant un magistrat du parquet de Rouen. Le juge des libertés et de la détention (JLD) a notifié leur placement en détention provisoire. La brigade criminelle poursuit l'enquête.

Quant au troisième homme, suspecté d'avoir participé au braquage du tabac-presse, il a été identifié et est activement recherché.