Seine-Maritime : le corps de Cédric était enterré dans la cour de la pizzeria de son meurtrier présumé


Jeudi 6 Juillet 2017 à 18:44 -

Disparu depuis 4 mois au Tréport.



Une altercation entre Cédric et le gérant du Jack's Bar aurait éclaté le soir du 1er mars 2017. Le corps de Cédric a été découvert quatre mois après sa disparition enterré dans l'arrière cour de la pizzeria, avenue des Canadiens (Illustration ©Google Maps)
Le mystère de la disparition de Cédric Belgueul est en partie résolu : le cadavre de cet homme de 38 ans a été découvert enterré dans la cour d'une pizzéria du Tréport (Seine-Maritime). Son meurtrier présumé, le patron du Jack's Bar, a été mis en examen ce jeudi soir pour homicide volontaire. Il devait être incarcéré dans la soirée, à l'issue du débat contradictoire dans le bureau du juge des libertés et de la détention.

Cédric Belgueul, originaire du Tréport, avait disparu dans la soirée du 1er mars dernier. Depuis cette date, il n'avait plus donné signe de vie. Inquiète, sa famille avait lancé un appel à témoins sur Facebook et avait alerté la gendarmerie du Tréport.

Vu au Jack's Bar pour la dernière fois

Un appel à témoin avait été lancé par la gendarmerie après la disparition inquiétante de Cédric Belgueul (Photo ©Gendarmerie nationale)
Toutes les hypothèses avaient alors été examinées pour tenter de comprendre cette soudaine disparition. Les investigations des gendarmes, recoupées par des témoignages, avaient permis d'établir que Cédric Belgueul s'était arrêté en fin d'après-midi au Jack's Bar, une pizzeria de l'avenue des Canadiens au Tréport. C'est là où il avait été vu pour la dernière fois, il y a quatre mois.

Interrogé, le gérant de la pizzeria avait confirmé l'avoir vu dans son établissement ce soir-là. Cédric Belgueul, qui vivait en concubinage, n'avait pas de tendances suicidaires et aucune raison de disparaître soudainement.

Certains éléments allaient cependant intriguer les gendarmes. L'absence de toute trace de vie : pas de mouvements sur le compte bancaire du disparu. Le 19 juin, une procédure était ouverte pour rechercher les causes de cette disparition inquiétante.

Enterré dans un massif de fleurs

Rebondissement inattendu. En début de semaine, mardi 1er juillet précisément, un homme se présente au commissariat de police de Dieppe. L'homme en question, âgé de 28 ans, est le gérant de la pizzeria Jack's Bar. Il déclare venir soulager sa conscience et s'accuse spontanément du meurtre de Cédric Belgueul.

Les gendarmes du Tréport viennent le chercher à Dieppe pour l'auditionner. Il confirme ses déclarations et précise l'endroit où il a enterré le corps, dans un massif de fleurs dans l'arrière cour de sa pizzeria.

Lors de sa garde à vue, le commerçant se montre particulièrement loquace. Il reconnaît avoir commis des violences, l'avoir frappé à la tête avec une batte de baseball puis l'avoir roué de coups de pied et de poing à la tête. Puis il s'est emparé d'un couteau et a tenté de l'égorger avant de l'étrangler avec ses mains.

" L'autopsie pratiquée ce jeudi matin confirme la présence de blessures à la tête et à la gorge", a indiqué à Infonormandie le procureur de la République de Dieppe, Yves Dupas.

Le procureur : "une volonté de tuer"

Quel est le mobile ? Le meurtrier présumé a expliqué avoir eu ce soir-là une altercation avec Cédric Belgueul à propos d'une équipe de football. Refusant ensuite de lui servir une bière, il l'aurait alors empoigné par le col. La suite ? Un déchaînement de violences de la part du gérant, jusqu'à que mort s'ensuive.

"Il y a eu dans cette affaire indéniablement une volonté de tuer et de dissimuler le corps", souligne Yves Dupas.

Le gérant du Jack's Bar n'est pas inconnu de la justice : il a été condamné par le passé à une courte peine de prison pour violences aggravées. Il était d'ailleurs placé sous bracelet électronique à domicile au moment des faits.

Ce jeudi soir, le procureur de la République de Dieppe a ouvert une information au pôle de l'instruction de Rouen pour homicide volontaire. Les gendarmes vont pouvoir poursuivre leurs investigations dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par le juge d'instruction.

Des expertises génétiques vont notamment être réalisées dans les prochaines semaines afin d'identifier formellement le corps.