Seine-Maritime : trois hommes soupçonnés d'être proches de « l'idéologie d'extrême droite et néonazie » interpellés


Jeudi 14 Septembre 2023 à 18:42 -

Des tracts antisémites et haineux distribués à destination de particuliers et d'élus de Seine-Maritime avaient suscité l'indignation ces derniers mois. L'enquête ouverte par le parquet a permis d'identifier les auteurs présumés, trois hommes dont la proximité avec l’idéologie d'extrême droite et néonazie serait établie



A La Neuville Chant d'Oisel, dans la métropole de Rouen, des tracts antisémites avaient été distribués dans la nuit du 20 au 21 mai dernier. Et une croix gammée et une inscription « France Blanche » apposées sur un transformateur électrique de cette même commune - Illustration © Google Maps
Trois hommes se disant proches de « l'idéologie d'extrême droite et néonazie » seront déférés ce vendredi matin au palais de justice de Rouen (Seine-Maritime). Ils sont soupçonnés d'être les auteurs de distributions de tracts antisémites et haineux destinés à des habitants et élus de Seine-Maritime.

Les faits incriminés remontent au mois de mai dernier, date à laquelle le parquet de Rouen a été saisi de différents faits de diffusion de tracts antisémites et haineux, soit par envoi par messagerie électronique, notamment à des élus, soit par distribution de tels tracts dans les boîtes aux lettres de particuliers.

Des interpellations aussi dans la région de Pau

En raison de la teneur de ces tracts et du grand nombre des destinataires par voie électronique le parquet national de lutte contre la haine en ligne s'est saisi de cette partie des faits.

Le parquet de Rouen est resté compétent pour la distribution des tracts papiers et a saisi de l'enquête la section de recherche de Normandie et l'office central de lutte contre la haine en ligne.
« Les investigations de ces services ont permis d'identifier deux auteurs présumés d'une distribution de tracts à La Neuville Chant d'Oisel la nuit du 20 au 21 mai 2023 et de dégradation par « tags » dans cette même commune entre le 5 et le 7 août 2023 (une croix gammée et une inscription « France Blanche » ont été apposées sur un transformateur électrique). Ces deux personnes résident dans la région rouennaise », détaille le procureur de la République, Frédéric Teillet, dans un communiqué publié ce soir..
Le magistrat explique que l'enquête a également permis d'établir le déplacement de l'un de ces mis en cause ces derniers jours dans la région de Pau. Des interpellations ont été déclenchées hier, mercredi 13 septembre, après une nouvelle distribution de tracts similaires à proximité du mémorial du camp d'internement de Gurs (Pyrénées Atlantiques). Trois autres suspects, dont deux habitants la région paloise ont également été placés en garde à vue.

Des tracts et des armes retrouvés lors des perquisitions

Des tracts identiques à ceux dont la distribution fait l'objet des différentes procédures, des pochoirs correspondant aux inscriptions taguées, un brassard et un drapeau nazi, ainsi que quelques armes de catégories C et D ont été retrouvés lors des différentes perquisitions.
« Les auditions ont permis de confirmer la sympathie des gardés à vue avec l'idéologie d'extrême droite et néonazie et leur familiarité avec l'organisation « démocratie participative », signataire du tract ».

Selon le procureur de Rouen, à ce stade de l'enquête, trois des quatre hommes toujours en garde à vue ce soir « apparaissent suffisamment impliqués pour que leur défèrement au palais de justice soit envisagé demain matin ».