Soixante-huit morts sur la route : année noire en Seine-Maritime


Mardi 27 Novembre 2012 à 01:00 -



Le bilan des tués sur la route s'alourdit de jour en jour en Seine-Maritime. Hier lundi, un motard de 47  ans a été tué sur le coup sur le boulevard de l'Europe à Rouen et sa passagère âgée de 40 ans, grièvement blessée, est décédée un peu plus tard à l'hôpital. Cet accident porte à soixante-huit le nombre de morts depuis le début de l'année. Un record, comparé à la même période de  l'année précédente où quarante-quatre morts avaient été enregistrés. Soit une progression effarante de 54 % !


Paradoxalement, comme le relève Florence Gouache, la directrice de cabinet du préfet de Haute-Normandie, le nombre des accidents a diminué de 5 % et le nombre de blessés de 10 %. Moins d'accidents donc mais des accidents de plus en plus violents. Le renforcement de la répression qui a été ces derniers mois une des mesures phares des pouvoirs publics pour tenter de réduire l'hécatombe sur les routes, a eu sans doute des effets bénéfiques sur le comportement des conducteurs. Mais il reste du travail à faire.


La vitesse, première cause de mortalité




La vitesse, malgré la répression, demeure la première cause des accidents mortels

La vitesse demeure une des premières causes d'accident, en Seine-Maritime. Exemple récent, rappelé par Florence Gouache : ce drame qui a endeuillé la famille d'un jeune conducteur de 24 ans le 6 novembre dernier à Quincampoix, dans la banlieue de Rouen. Le jeune homme a perdu le contrôle de son véhicule dans une courbe. La voiture s'est déportée sur le bas côté de la chaussée, et a fini sa course dans un panneau indicateur avant de s'enrouler autour d'un arbre. L'enquête a permis d'établir que le véhicule roulait trop vite à cet endroit.
"Malgré la répression toujours plus forte, il y a toujours des automobilistes qui n'ont pas conscience qu'ils prennent des risques importants", souligne la directrice de cabinet du préfet, en charge plus particulièrement de la sécurité routière. Quoi faire ? A l'approche des fêtes de fin d'année, les forces de l'ordre vont être une nouvelle fois sensibilisées à ce phénomène. A la vitesse mais aussi aux fautes de comportement sur la route et bien sûr à l'alcool. "L'alcool est présente dans plus de 30 % des accidents mortels dans notre département", constate Florence Gouache.


Un éthylotest avec chaque nouveau permis


Chaque jour, des dépistages d'alccolémie sont effectués ici ou là. De manière organisés ou inopinés. La préfecture entend intensifier encore son action dans ce domaine, pas seulement sous l'aspect répressif. "Au mois de décembre, avec chaque permis de conduire qui sera délivré par nos services, nous offrirons au nouveau conducteur un éthylotest, afin de sensibiliser. Il faut absolument que celui qui boit ne prenne pas le volant".
De même, les instructions fermes vont être données aux services de police et de gendarmerie concernant les récidivistes. " Nous avons mis en place depuis quelques mois une procédure administrative qui vise à saisir les véhicules des conducteurs en état de récidive.  Nous ne devons pas nous en priver, si cela peut permettre de faire baisser le nombre de tués sur nos routes", affirme avec force Florence Gouache. Sont visés : les conducteurs sous l'emprise d'un état alcoolique ou de produits stupéfiants, ceux qui roulent sans permis et les adeptes de la grande vitesse. " Nous avons la possibilité d'immobiliser leur véhicule pendant sept jours, en attendant que la justice se prononce. Et cette immobilisation est entièrement aux frais du contrevenant, qu'il soit le conducteur ou le propriétaire".


Tués à la tombée de la nuit




Huit cents parapluies fluo vont être distribués en Seine-Maritime pour rendre plus visibles les piétons

Pour la directrice de cabinet du préfet, tous les moyens sont bons pour empêcher des drames. Ainsi, à l'initiative de la préfecture et de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) huit cents parapluies fluorescents vont être distribués avant la fin de l'année en Seine-Maritime aux personnes âgées de 65 ans et plus.
Une opération de sécurité routière originale. Les piétons et les deux roues sont en effet des victimes potentielles de la route. Comment ne pas se souvenir de ces deux drames récents : lamort d'une fillette de 8 ans renversée par une voiture en traversant la chaussée dans une zone pas suffisamment éclairée le soir d'Halloween à Saint-Crespin. Ou encore la mort, il y a moins d'une semaine, d'un homme de 80 ans, percuté à la tombée de la nuit par une voiture en traversant la route au Houlme.


Rémy Lebel