Trafic de cannabis à Rouen : coup de filet devant le Théâtre des Arts


Jeudi 6 Juin 2013 à 21:03 -

Il aura fallu plus de cinq mois d'enquête aux policiers rouennais pour confondre les auteurs présumés d'un trafic de résine de cannabis qui sévissaient autour du Théâtre des Arts à Rouen. Résultat : onze suspects ont été interpellés en deux vagues successives mardi 4 juin, dont un noyau dur de six petits trafiquants domiciliés sur les Hauts de Rouen.



Les enquêteurs ont mis les moyens techniques à leur disposition, notamment la vidéosurveillance embarquée pour parvenir à confondre les auteurs du trafic (Photo d'illustration infonormandie.com)
Depuis le début de l'année, la place du Théâtre des Arts offrait aux riverains et aux passants un bien curieux spectacle. Des groupes de jeunes gens apparemment désoeuvrés se réunissaient quotidiennement à cet endroit. Les plaintes commençaient à arriver à l'hôtel de police, les commerçants, les habitants et les employés de la TCAR se plaignaient des perturbations provoquées par ces trublions, parfois à la limite de l'impolitesse.

Dès lors, il était décidé de mettre le quartier sous surveillance. Puis les policiers passaient rapidement à l'étape suivante en interpellant quelques jeunes soupçonnés de venir au Théâtre des Arts pour acheter de la "cam".

Vidéosurveillance et planques

Début avril, la brigade des stupéfiants de la Sûreté départementale prenait l'affaire en main. Elle mettait alors les moyens techniques et humains pour tenter de comprendre le fonctionnement de ce qui leur semblait acquis : un trafic de drogue. Des caméras de viidéosurveillance était installée discrètement autour de la place, tandis que parallèlement des planques physiques à partir d'appartements et de véhicules banalisés étaient mises en place.

Un premier groupe de jeunes gens était ainsi repéré. Leur comportement ne laissait guère de doute quant à leur activité délictuelle. La négociation entre le dealer et le client se déroulait sur la place au vu et au su de tous, mais la transaction proprement dite (remise de la drogue et de l'argent) se faisait à l'abri des regards dans la station de métro toute proche.

Interpellés au saut du lit

Restait alors aux enquêteurs à identifier et à "loger" ces trafiquants présumés. Un travail confié aux hommes de la brigade spécialisée de terrain (BST) qui, à partir de photographies, ont réussi à mettre un nom sur chacun des visages. Ce qui a permis mardi matin à 6 heures, aux policiers de passer à l'action. En quelques minutes, cinq des suspects, âgés entre 16 et 19 ans, ont été sortis de leur lit et ramenés à l'hôtel de police pour être placés en garde à vue.

Six autres ont été interpellés dans la journée à leur domicile, à Franqueville-Saint-Pierre, Rouen, Darnétal, Petit-Quevilly... Le plus jeune a 15 ans, le plus âgé 17 ans.

Les perquisitions effectuées à leur domicile respectif, pour la plupart chez leurs parents, n'ont pas permis de retrouver de cannabis, ni d'éléments pouvant aider à faire avancer l'enquête.

De nombreux services mobilisés

Lors de leur garde à vue, les jeunes gens auraient reconnu être des consommateurs de drogue et s'être livrés, pour quelques-uns d'entre eux, à la revente de résine de cannabis.

Quatre des mis en cause sont ressortis de l'hôtel de police avec une convocation chez un juge des enfants en vue d'une mise en examen, deux autres feront l'objet d'une composition pénale et quatre autres d'un rappel à la loi.

Un seul des suspects a été mis hors de cause dans cette affaire qui a mobilisé de nombreux services de police pendant plusieurs semaines : la brigade des stupéfiants, les brigades anticriminalité, la BST, la brigade canine spécialisée dans la recherche de produits illicites ainsi que les groupes d'appui judiciaire.