Une susbtance "potentiellement cancérigène" dans l'eau du robinet


Jeudi 18 Octobre 2012 à 19:29 -



Une substance potentiellement cancérigène a été décelée dans une nappe souterraine du Pays de Caux, en Seine-Maritime, révèle la préfecture de Seine-Maritime.
Voici le texte du communiqué publié ce soir par la préfecture.
"Menée par l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), une campagne nationale de recherches de nouvelles substances indésirables dans les eaux destinées à la consommation humaine a permis de déceler la présence dans la nappe souterraine du secteur de Bolbec - Gruchet le Valasse de « N-Nitrosomorpholine », de la famille des Nitrosamines.
Cette substance est considérée comme potentiellement cancérigène en cas de consommation quotidienne d'eau du robinet (environ 2 litres par jour et par personne) sur une très longue période.
Depuis la confirmation de la pollution de nappe au niveau de Bolbec-Gruchet, des mesures de gestion ont été prises avec les acteurs concernés (DREAL, ARS, CCVS, délégataires) qui ont porté sur 2 axes principaux :
- recherche et élimination de l’origine de la pollution : balayage des sites industriels susceptibles d’utiliser des nitrosamines et arrêt des rejets par arrêté préfectoral.
- mesures de gestion de l’eau : recommandation de non-consommation de l’eau du robinet sur les secteurs de Bolbec-Gruchet impactés par la pollution des captages de Gruchet, travaux d’interconnexions afin de réduire le nombre d’habitants impactés par la restriction d’usage.
Sur les 20 000 habitants concernés initialement, environ 6 000 sont désormais reliés, suite aux travaux d’interconnexion, à d'autres sources non polluées des communes d’ Angerville-Bailleul, Notre-Dame-de-Gravenchon et Bolbec.
Par ailleurs, en raison du contexte hydrogéologique karstique de la région, des investigations complémentaires ont été menées sur les principales ressources alimentant les habitants de la CODAH, depuis le mois de juillet (captages d’Yport et de Radicatel alimentant respectivement 116400 et 192000 habitants).
Les analyses réalisées ont montré que les captages de Radicatel ne sont pas impactés par cette pollution. A Yport, les concentrations moyennes retrouvées sont de 80 ng/l au niveau de l’eau brute pompée et de 66 ng/l dans l’eau en distribution. Un suivi mensuel de la qualité des eaux provenant des ressources d’Yport a été immédiatement mis en place par l’ARS, complété par des mesures réalisées par les services de la CODAH. Dans l’attente de l’avis de l’ANSES et au regard des préconisations de la direction générale de la santé, le niveau à ne pas dépasser dans l’eau distribuée est fixé à 100 ng/l. Aussi, vu les concentrations mesurées, il n’est donc formulé aucune recommandation particulière auprès des populations.
Néanmoins, afin d’examiner plus en détail la situation et l'évolution de la contamination des captages d’Yport, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a été saisi dans le but d’effectuer une synthèse des données existantes et de proposer les études complémentaires, si elles apparaissent utiles".

La préfecture tient à bien préciser que les recommandations de restrictions d'usage de l'eau dans le secteur de Bolbec, Gruchet-le-Valasse et des communes alentours perdurent pour 14 000 habitants.
Seuls 6 000 habitants bénéficient à ce jour d'un nouveau raccordement à des sources alternatives.