Philippe Sorensen avec son équipe de démineurs après une intervention en Normandie
<em>"Je suis super heureux. C'est une reconnaissance du travail des démineurs"</em>.<br /><br /><strong>Philippe Sorensen</strong> ne s'y attendait pas même s'il savait que sa direction l'avait proposé. Sa joie a été d'autant comblée en lisant dans le Journal officiel du 31 décembre qu'il faisait partie des lauréats au titre de l'ordre de la Légion d'honneur (chevalier). Une sorte d'hommage à son père, lui aussi démineur, qui avait reçu cette haute distinction en 2006. Le couronnement aussi d'une longue carrière.<br /><br /><strong><br /><br /></strong><br /><br /><strong>"Je serai démineur"</strong><br /><br />L'ancien patron du service de déminage de Haute-Normandie, aujourd'hui affecté à Caen, est tombé dedans tout petit. Dès son plus jeune âge, il accompagnait (de loin) son père sur les scènes de déminage, alors en poste à Arras ou en Guadeloupe. Le petit Philippe, qui a aujourd'hui 50 ans, s'était dit que lui aussi un jour il serait démineur. Et il est démineur, et cela fait trente ans que ça dure !<br /><br />Il a parcouru des milliers de kilomètres dans l'Hexagone tout au long de sa carrière : Bordeaux où il a débuté en 1983 en qualité d'ouvrier d'Etat, Metz, retour à Bordeaux en 1986 en qualité de chef démineur, puis chef d'Antenne à Bayonne jusqu'en 1993, date à laquelle il est nommé adjoint puis chef du centre de déminage de <strong>Haute-Normandie</strong>. Basé à <strong>Rouen</strong>, sur la rive gauche, le capitaine Sorensen dirigeait une équipe de dix démineurs.<br /><br /><strong>Trois fois blessé</strong><br /><br />Chaque année, en Haute-Normandie, ce sont plus de 10 tonnes d'engins explosifs (obus, mines, bombes, roquettes...) qu'il a, avec son équipe, manipulé, neutralisé et déminé. Sans jamais le moindre accident, la moindre défaillance.<br /><br />Blessé trois fois, deux fois en désamorçant des obus au gaz de combat datant de la guerre de 14-18 (c'était à Metz) et une fois aux yeux en neutralisant une mine sous-marine (SMA) à Bordeaux. <em>"Avant et pendant chaque intervention, il faut se concentrer, évacuer sa peur"</em>, avait-il coutume de dire lorsqu'il était à Rouen.<br /><br />Avec la réorganisation des services de déminage en France, le centre de Haute-Normandie a été sacrifié sur l'autel des économies. Son personnel a été dispatché à <strong>Caen</strong> et <strong>Versailles</strong> notamment. Le département de l'Eure est maintenant rattaché à Versailles, la Seine-Maritime à Caen.<br /><br /><strong>Des décorations méritées</strong><br /><br />Philippe Sorensen a, dans l'opération, gagné un galon, celui de commandant. A Caen, il est désormais chef démineur principal. Un démineur à l'expérience incontestée et qui lui a valu de nombreuses médailles : chevalier dans l'ordre national du mérite, chevalier dans l'ordre du mérite agricole, trois médailles d'or du courage et du dévouement (une décoration attribuée habituellement à titre posthume), médaille d'or de la police nationale...<br /><br />Cette Légion d'honneur, bien méritée, est la cerise sur le gâteau. Il compte la partager avec son épouse et ses deux enfants.<br /><br /><em>Infonormandie.me</em> qui connait bien l'homme lui adresse ses sincères félicitations.<br /><p style="text-align: right;"><strong>Rémy Lebel</strong></p>