Jean-Pierre G. était patrouilleur sur l'A13 et travaillait au centre d'entretien de Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure) (Photo d'illustration Flickr/DR)
Un salarié de la société des autoroutes Paris Normandie (SAPN) s'est donné la mort le 7 avril dernier. Jean-Pierre G., 54 ans, s'est pendu dans un cabanon de jardin, à son domicile de Louviers (Eure).
Ce "patrouilleur" basé au centre d'entretien de l'autoroute A13 à Saint-Aubin-sur-Gaillon, avait été licencié par son entreprise en février 2012 pour "faute grave". Un licenciement qu'il n'a pas supporté, car "il n'était pas justifié" selon Christian Auffret, ex-délégué syndical CGT à la SAPN.
"Je lui ai dit de ne pas faire le con"
"Quelques instants avant son suicide, Jean-Pierre que je connaissais depuis plus de huit ans, m'avait téléphoné. Il était en détresse. Il voulait m'informer qu'il en avait marre, que la SAPN avait brisé sa vie. Et qu'il avait décidé de se foutre en l'air", témoigne l'ancien syndicaliste. "Je lui ai dit de ne pas faire le con, mais au bout de quelques minutes j'ai senti qu'il n'était plus là, qu'il avait commis l'irréparable".
De fait, lorsque policiers et pompiers sont arrivés sur place, ils ont découvert l'employé pendu dans son cabanon. "Les secours ont dû casser la porte pour entrer. La victime était dans un état de mort cérébral", explique-ton de source judiciaire.
Il a été ramené à la vie après plusieurs massages cardiaques prodigués par les secours et le médecin du SAMU. Jean-Pierre G. a été admis en soins intensifs au CHU de Rouen où il a succombé dans le courant de la nuit du 9 au 10 avril, vers 0 h 30.
Les explications du parquet d'Evreux
Le parquet d'Evreux confirme ce suicide. "ICe monsieur a lui-même appelé les services de police pour dire "je vais me suicider". Tout a été mis en oeuvre dès cet instant pour lui porter secours", indique cette source judiciaire. "Il n'y a pas eu d'obstacle médico-légal, car c'était vraiment un suicide".
Selon le parquet, le "motif pour faute grave" est clairement établi "et sérieux" dans la lettre de licenciement de la SAPN.
Ce que confirme ce vendredi soir Isabelle Lacroix, porte-parole de la société d'autoroutes : [ " Ce salarié a été licencié en février 2012 pour des faits graves"]i qui remontent à la nuit du 17 au 18 décembre 2011.
Selon elle, les deux patrouilleurs d'astreinte au centre de Saint-Aubin-sur-Gaillon, sur l'autoroute A13, ont failli à leur mission, en n'effectuant pas le salage des chaussées et une patrouille cette nuit-là. "Par rapport à la sécurité des usagers et à notre mission de service public, on ne pouvait pas laisser ces manquements sans suite, car la responsabilité de notre société était engagée".
Sa lettre de licenciement placardée dans le cabanon
Des arguments que contestent Christian Auffret. "Il n'y a que des suspicions. La direction n'a avancé aucune preuve contre eux qui puissent justifier ces licenciements. Quand j'ai assisté mes deux collègues à l'entretien préalable de licenciement le 6 février 2012, j'ai entendu un interrogatoire et rien d'autre!", accuse l'ancien syndicaliste CGT.
Selon Christian Auffret, Jean-Pierre G avait épinglé sur ses vêtements sa lettre de licenciement et avait souligné au stabilo "SAPN" et les noms de deux cadres de la société d'autoroute. Cette lettre a bien été retrouvée et transmise à la police. "Elle n'était épinglée sur lui mais punaisée sur la paroi du cabanon à une certaine hauteur, si bien que les policiers ne l'ont pas vue tout de suite mais après, en retournant sur les lieux pour les besoins de l'enquête", tient encore à préciser le parquet d'Evreux.
"Un mec super qui avait le coeur sur la main"
A la suite de leur licenciement, Jean-Pierre G. et son collègue avaient saisi le conseil de prud'hommes pour "licenciement abusif". Ironie du sort, le jugement, rendu le 26 mars 2013, stipule que ces licenciements sont infondés et ne reposent sur "aucune cause réelle et sérieuse". En conséquence, la juridiction a condamné la SAPN à payer 13.000 euros de dommages et intérêts à ses deux ex-salariés. "Une somme que Jean-Pierre, qui avait eu connaissance de cette décision quelques jours avant sa mort, avait trouvé dérisoire par rapport à ce qu'il avait vécu après 28 ans d'ancienneté", assure Christian Auffret.
Pour l'ancien syndicaliste, son collègue était "un mec super qui avait le coeur sur la main" : "il s'est donné la mort parce qu'il na pas supporté son licenciement".
Ce "patrouilleur" basé au centre d'entretien de l'autoroute A13 à Saint-Aubin-sur-Gaillon, avait été licencié par son entreprise en février 2012 pour "faute grave". Un licenciement qu'il n'a pas supporté, car "il n'était pas justifié" selon Christian Auffret, ex-délégué syndical CGT à la SAPN.
"Je lui ai dit de ne pas faire le con"
"Quelques instants avant son suicide, Jean-Pierre que je connaissais depuis plus de huit ans, m'avait téléphoné. Il était en détresse. Il voulait m'informer qu'il en avait marre, que la SAPN avait brisé sa vie. Et qu'il avait décidé de se foutre en l'air", témoigne l'ancien syndicaliste. "Je lui ai dit de ne pas faire le con, mais au bout de quelques minutes j'ai senti qu'il n'était plus là, qu'il avait commis l'irréparable".
De fait, lorsque policiers et pompiers sont arrivés sur place, ils ont découvert l'employé pendu dans son cabanon. "Les secours ont dû casser la porte pour entrer. La victime était dans un état de mort cérébral", explique-ton de source judiciaire.
Il a été ramené à la vie après plusieurs massages cardiaques prodigués par les secours et le médecin du SAMU. Jean-Pierre G. a été admis en soins intensifs au CHU de Rouen où il a succombé dans le courant de la nuit du 9 au 10 avril, vers 0 h 30.
Les explications du parquet d'Evreux
Le parquet d'Evreux confirme ce suicide. "ICe monsieur a lui-même appelé les services de police pour dire "je vais me suicider". Tout a été mis en oeuvre dès cet instant pour lui porter secours", indique cette source judiciaire. "Il n'y a pas eu d'obstacle médico-légal, car c'était vraiment un suicide".
Selon le parquet, le "motif pour faute grave" est clairement établi "et sérieux" dans la lettre de licenciement de la SAPN.
Ce que confirme ce vendredi soir Isabelle Lacroix, porte-parole de la société d'autoroutes : [ " Ce salarié a été licencié en février 2012 pour des faits graves"]i qui remontent à la nuit du 17 au 18 décembre 2011.
Selon elle, les deux patrouilleurs d'astreinte au centre de Saint-Aubin-sur-Gaillon, sur l'autoroute A13, ont failli à leur mission, en n'effectuant pas le salage des chaussées et une patrouille cette nuit-là. "Par rapport à la sécurité des usagers et à notre mission de service public, on ne pouvait pas laisser ces manquements sans suite, car la responsabilité de notre société était engagée".
Sa lettre de licenciement placardée dans le cabanon
Des arguments que contestent Christian Auffret. "Il n'y a que des suspicions. La direction n'a avancé aucune preuve contre eux qui puissent justifier ces licenciements. Quand j'ai assisté mes deux collègues à l'entretien préalable de licenciement le 6 février 2012, j'ai entendu un interrogatoire et rien d'autre!", accuse l'ancien syndicaliste CGT.
Selon Christian Auffret, Jean-Pierre G avait épinglé sur ses vêtements sa lettre de licenciement et avait souligné au stabilo "SAPN" et les noms de deux cadres de la société d'autoroute. Cette lettre a bien été retrouvée et transmise à la police. "Elle n'était épinglée sur lui mais punaisée sur la paroi du cabanon à une certaine hauteur, si bien que les policiers ne l'ont pas vue tout de suite mais après, en retournant sur les lieux pour les besoins de l'enquête", tient encore à préciser le parquet d'Evreux.
"Un mec super qui avait le coeur sur la main"
A la suite de leur licenciement, Jean-Pierre G. et son collègue avaient saisi le conseil de prud'hommes pour "licenciement abusif". Ironie du sort, le jugement, rendu le 26 mars 2013, stipule que ces licenciements sont infondés et ne reposent sur "aucune cause réelle et sérieuse". En conséquence, la juridiction a condamné la SAPN à payer 13.000 euros de dommages et intérêts à ses deux ex-salariés. "Une somme que Jean-Pierre, qui avait eu connaissance de cette décision quelques jours avant sa mort, avait trouvé dérisoire par rapport à ce qu'il avait vécu après 28 ans d'ancienneté", assure Christian Auffret.
Pour l'ancien syndicaliste, son collègue était "un mec super qui avait le coeur sur la main" : "il s'est donné la mort parce qu'il na pas supporté son licenciement".