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Accusé d'avoir assassiné sa femme avec une arbalète et une hache


Samedi 24 Novembre 2012 à 23:45 -



Accusé d'avoir assassiné sa femme avec une arbalète et une hache
C'est avec une arbalète que Laurent Lechevalier a reconnu avoir tué sa compagne (Photo d'illustration)

Laurent Lechevalier est jugé pour l'assassinat en mai 2009 de Claire Pannequin, la mère de ses deux enfants, à partir de ce lundi devant la cour d'assises de l'Eure. Cet ancien gérant d'une auto-école de Louviers, âgé de 40 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.


Tout semblait aller pour le mieux dans le couple. Lui était patron d'une auto-école à Louviers, elle institutrice dans cette même ville. Aussi l'interpellation par les gendarmes, le 19 mai 2009, de Laurent Lechevalier avait suscité à la fois une vive émotion et de l'incompréhension dans la cité lovérienne. A la stupéfaction générale, ce respectable commerçant était accusé d'avoir tué sa compagne, Claire Pannequin, 36 ans, dans des conditions atroces et d'avoir  mis le feu à la maison familiale.


Le corps en partie calciné


Ce matin-là, un mardi, les sapeurs-pompiers sont appelés à intervenir pour un feu de maison à Surville, à quelques kilomètres de Louviers. Le feu a complètement embrasé l'intérieur de la demeure. Sous l'effet de la chaleur, les volets et fenêtres ont littéralement explosé. Les secours mettront de longues minutes avant de pouvoir pénétrer dans la maison. Et lorsqu'ils poussent la porte de la chambre au rez-de-chaussée, complètement embrasée, ils découvrent un corps allongé à terre, à côté du lit. C'est celui de la propriétaire des lieux, Claire Pannequin. Il est en partie calciné et recouvert de papiers et de documents divers.


Il avait envisagé de tuer ses enfants


Pendant ce temps, un homme se présente à la gendarmerie de Louviers. Laurent Lechevalier, vient se constituer prisonnier. Il déclare aux gendarmes qu'il a tué le matin-même sa compagne à l'aide d'une arbalète et d'une hache. Il indique avoir envisagé de tuer également ses deux enfants âgés de 3 et 5 ans, mais n'avoir pu s'y résoudre en raison de la souffrance qu'avait ressentie Claire Pannequin avant de mourir.
Les premières investigations sur la scène de crime, permettent aux gendarmes de découvrir notamment une arbalète en fibre de carbone, les restes d'un carreau d'arbalète, un manche en bois et une tête de hachette. En examinant le corps de la victime, le médecin légiste  constatait de nombreuses plaies aux mains, des blessures assez profondes au niveau du dos, de l'épaule et de la tête. L'autopsie pratiquée un peu plus tard à l'institut médico-légal confirmait  que la mort de Claire Pannequin était consécutive à toutes ces blessures, dont à un coup de hache qui avait fendu le crâne.
Après s'être assuré de la mort de sa compagne, le meurtrier présumé avait mis le feu à trois endroits dans la chambre.


Deux versions mais pas de véritable mobile


Lors de l'enquête, Laurent Lechevalier n'a jamais véritablement expliqué le mobile de son acte. Aux enquêteurs, il a déroulé deux versions. Une première dans laquelle il affirmait avoir prémédité depuis au moins deux ans les faits qu'il concevait comme une forme d'auto-destruction. Pas question pour lui cependant de se suicider car il voulait rester comme un témoin du drame. Dans une autre déclaration, il indiquait que son entreprise rencontrait de sérieuses difficultés financières et avait accumulé près de 20 000 euros de dettes. Il craignait que sa compagne le quitte et parte avec les deux enfants, ce qu'il ne concevait pas. Il aurait donc alors imaginé supprimer toute la famille.


Responsable de ses actes selon les experts


Laurent Lechevalier était-il en possession de toutes ses facultés mentales au moment du crime ? Sept psychiatres, dont trois collèges d'experts, l'ont examiné au cours de la procédure. Pour quatre d'entre eux "une abolition du discernement de Laurent Lechevalier au moment des faits ne saurait être retenue". En clair, le meurtrier présumé n'était pas atteint de schizophrénie "ayant pu être à l'origine d'une abolition du discernement" . Autrement dit, il était pleinement responsable de ses actes et pouvait donc être renvoyé devant une cour d'assises.
Le procès, qui sera public (il débutera à 9 h), est prévu pour durer trois jours. Le verdict est attendu mercredi soir.


Rémy Lebel




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