Trois femmes circulant à vélo ont été percutées ce mardi matin dans le centre-ville de Rouen par la conductrice d'une camionnette, qui a pris la fuite. L'une des victimes, transportée au CHU dans un état critique, a succombé à ses blessures à la mi-journée. Une autre femme a été grièvement blessée, mais son pronostic vital n'est pas engagé. Quant à la troisième cycliste, elle a été prise en charge par les secours pour des blessures légères.

La conductrice du véhicule utilitaire, âgée de 47 ans, a été interpellée par les gendarmes à Buchy, une commune située au nord-est de Rouen. Elle est actuellement en garde à vue à l'hôtel de police de Rouen.

Le procureur de la République, Sébastien Gallois, a apporté des précisions sur les circonstances des faits, en fin de journée.

Vers 8 h 45, les secours ont été informés qu'une camionnette avait renversé trois cyclistes dans le centre-ville de Rouen. Selon les premiers éléments, le véhicule a d'abord percuté un premier cycliste par l’arrière sur la rue de la République, avant de faucher deux autres cyclistes sur la voie du TEOR, rue Alsace Lorraine.

La première victime a été légèrement blessée. La seconde a subi des blessures graves, sans que son pronostic vital soit engagé. La troisième, en revanche, « violemment percutée », a été transportée dans un état critique en réanimation au CHU de Rouen, où elle est décédée en milieu de journée.

Des policiers municipaux ont poursuivi la camionnette, relayés ensuite par les gendarmes, qui sont parvenus à établir un contact téléphonique avec la conductrice, selon le procureur. Pendant cette course-poursuite, la conductrice a commis plusieurs autres infractions avant d’être interceptée à Buchy, où elle a été arrêtée et placée en garde à vue.

Le procureur Sébastien Gallois a également indiqué qu'au moins trois autres personnes – un cycliste, un piéton et un automobiliste –, ainsi que des policiers municipaux, avaient été mis en danger.

Dans la camionnette, les gendarmes ont découvert quatre armes de catégorie C ou D, soumises à déclaration ou à autorisation.

Les premières investigations ont révélé que son employeur avait signalé son départ avec le véhicule utilitaire peu avant les faits, ayant relevé des intentions suicidaires. La conductrice, jusque-là « inconnue de la justice et de tout autre service », a tenu des propos incohérents lors de sa garde à vue sans toutefois de connotation idéologique ou religieuse.

Les analyses ont permis d’écarter l’hypothèse d’un état alcoolique, mais des tests supplémentaires sont en cours pour vérifier une éventuelle consommation de stupéfiants. Une expertise psychiatrique est aussi prévue prochainement.

Une enquête a été ouverte pour meurtre, tentative de meurtre, refus d’obtempérer aggravé et transport irrégulier d’armes.

Les investigations, confiées à la police judiciaire, s’attacheront à entendre de nombreux témoins et à exploiter les bandes de vidéoprotection pour faire toute la lumière sur cette affaire.