Les pains de cocaïne étaient entreposés dans dix sacs de sport.
SEINE-MARITIME - Deux dockers du Havre ont été placés en garde à vue dans le cadre d'un vaste coup de filet anti-drogue qui a conduit à l'interpellation d'une vingtaine de suspects. Les deux Havrais, qui étaient dans le collimateur de la police judiciaire depuis des mois, sont soupçonnés d'être un des maillons d'un trafic de cocaïne entre l'Amérique du Sud, les Antilles et la France.
Les enquêteurs estiment à environ plus d'une tonne la quantité de "poudre blanche" qui a transité par le port du Havre depuis le début de l'année, pour alimenter les réseaux de l'Hexagone.
La technique du "rip-off"
Depuis deux ans, le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen cherchait à comprendre pourquoi et comment autant de produits stupéfiants arrivaient au port du Havre, via la technique du "rip-off". L'hypothèse que les trafiquants puissent avoir des complices à demeure, c'est-à-dire au sein même des installations portuaires, avait été avancée. Encore fallait-il le vérifier.
Le "rip-off" c'est quoi ? A plusieurs reprises, des quantités importantes de cocaïne ont été saisies dans des conteneurs débarqués de navires en provenance d'Amérique du sud ou des Antilles. Dans tous les cas (ou presque) les pains de drogue étaient dissimulés dans des sacs de sport eux-mêmes entreposés derrière les portes du conteneur les rendant ainsi facilement récupérables. Pour les policiers, il ne faisait aucun doute que la marchandise illicite était embarquée et débarquée à l'insu de l'expéditeur et du destinataire du conteneur lequel est placé sous scellé.
Plusieurs mois d'enquête
D'où la décision de la PJ de Rouen de mettre en place une surveillance soutenue à l'intérieur même du port pour essayer de comprendre. "Nous avons trouvé comment cela se passait au Havre. Comment le réseau parvenait à sortir les sacs de cocaïne sans attirer l'attention", confie le commissaire divisionnaire Philippe Ménard, patron du SRPJ.
Pour en arriver à ce résultat, il a fallu plusieurs mois de travail d'enquête : surveillance, filature, prises de photos, écoutes téléphoniques et la mise en oeuvre d'autres moyens techniques beaucoup plus sophistiqués.
Parallèlement, la police judiciaire de Versailles, qui enquêtait sur un réseau de trafiquants en région parisienne s'est mise dans la boucle havraise, ainsi que d'autres services de lutte contre la drogue et le blanchiment.
En janvier 2013, alors que les douaniers interceptaient 160 kg de cocaïne sur le port du Havre, les enquêteurs constataient qu'ils "travaillaient" sur une belle équipe de trafiquants. Ils parvenaient ainsi à établir que l'argent de la drogue était blanchie en Asie à partir de l'Angleterre par des Français résidant Outre-Manche.
De nouvelles saisies de cocaïne étaient opérées toujours au Havre : 400 kg le 14 octobre et 160 kg le 31 octobre.
Interpellés en flagrant délit
Apprenant qu'une nouvelle cargaison de 330 kg de cocaïne était en cours d'acheminement vers le Havre, les différents services d'enquête ont coordonné leur action. Dès mercredi 6 novembre un dispositif d'envergure a été mis en place dans le port haut-normand, dans l'attente de l'arrivée, jeudi soir, du navire "ciblé".
Comme prévu, sous le regard attentif des policiers, les suspects ont ouvert le conteneur dont ils ont retiré les scellés, ils ont pris possession de dix sacs de sport, reposé des scellés neufs puis sont partis en direction d'un entrepôt situé dans la zone de sécurité du port. Les sacs y sont restés toute la nuit, avant d'être récupérés le lendemain matin par les mêmes individus. Les policiers sont passés un peu plus tard à l'action, à l'extérieur de la zone portuaire où les trafiquants présumés, des parisiens, s'étaient donnés rendez-vous pour prendre livraison de la précieuse marchandise.
Argent, armes et munitions saisis
Cinq personnes, âgées entre 28 et 35 ans, dont deux dockers, ont été interpellés en flagrant délit. Une quinzaine d'autres arrestations a été opérée dans cette affaire en région parisienne et aux Antilles.
Lors des perquisitions, les policiers ont retrouvé d'importantes sommes d'argent (plusieurs centaines de milliers d'euros), des armes, des munitions ainsi qu'une quantité importante de marchandises (parfums, vins de grand cru, champagne...) volées dans des conteneurs. Les mis en cause sont actuellement en cours de présentation aux magistrats de la JIRS de Paris, juridiction inter-régionale spécialisée.
Les investigations ont permis d'établir que ces livraisons clandestines entre l'Amérique du sud, via les Antilles, et la France durait depuis au moins deux ans. La tête des fournisseurs de cocaïne, un sud-américain, serait basée en Espagne.
Les enquêteurs estiment à environ plus d'une tonne la quantité de "poudre blanche" qui a transité par le port du Havre depuis le début de l'année, pour alimenter les réseaux de l'Hexagone.
La technique du "rip-off"
Depuis deux ans, le Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen cherchait à comprendre pourquoi et comment autant de produits stupéfiants arrivaient au port du Havre, via la technique du "rip-off". L'hypothèse que les trafiquants puissent avoir des complices à demeure, c'est-à-dire au sein même des installations portuaires, avait été avancée. Encore fallait-il le vérifier.
Le "rip-off" c'est quoi ? A plusieurs reprises, des quantités importantes de cocaïne ont été saisies dans des conteneurs débarqués de navires en provenance d'Amérique du sud ou des Antilles. Dans tous les cas (ou presque) les pains de drogue étaient dissimulés dans des sacs de sport eux-mêmes entreposés derrière les portes du conteneur les rendant ainsi facilement récupérables. Pour les policiers, il ne faisait aucun doute que la marchandise illicite était embarquée et débarquée à l'insu de l'expéditeur et du destinataire du conteneur lequel est placé sous scellé.
Plusieurs mois d'enquête
D'où la décision de la PJ de Rouen de mettre en place une surveillance soutenue à l'intérieur même du port pour essayer de comprendre. "Nous avons trouvé comment cela se passait au Havre. Comment le réseau parvenait à sortir les sacs de cocaïne sans attirer l'attention", confie le commissaire divisionnaire Philippe Ménard, patron du SRPJ.
Pour en arriver à ce résultat, il a fallu plusieurs mois de travail d'enquête : surveillance, filature, prises de photos, écoutes téléphoniques et la mise en oeuvre d'autres moyens techniques beaucoup plus sophistiqués.
Parallèlement, la police judiciaire de Versailles, qui enquêtait sur un réseau de trafiquants en région parisienne s'est mise dans la boucle havraise, ainsi que d'autres services de lutte contre la drogue et le blanchiment.
En janvier 2013, alors que les douaniers interceptaient 160 kg de cocaïne sur le port du Havre, les enquêteurs constataient qu'ils "travaillaient" sur une belle équipe de trafiquants. Ils parvenaient ainsi à établir que l'argent de la drogue était blanchie en Asie à partir de l'Angleterre par des Français résidant Outre-Manche.
De nouvelles saisies de cocaïne étaient opérées toujours au Havre : 400 kg le 14 octobre et 160 kg le 31 octobre.
Interpellés en flagrant délit
Apprenant qu'une nouvelle cargaison de 330 kg de cocaïne était en cours d'acheminement vers le Havre, les différents services d'enquête ont coordonné leur action. Dès mercredi 6 novembre un dispositif d'envergure a été mis en place dans le port haut-normand, dans l'attente de l'arrivée, jeudi soir, du navire "ciblé".
Comme prévu, sous le regard attentif des policiers, les suspects ont ouvert le conteneur dont ils ont retiré les scellés, ils ont pris possession de dix sacs de sport, reposé des scellés neufs puis sont partis en direction d'un entrepôt situé dans la zone de sécurité du port. Les sacs y sont restés toute la nuit, avant d'être récupérés le lendemain matin par les mêmes individus. Les policiers sont passés un peu plus tard à l'action, à l'extérieur de la zone portuaire où les trafiquants présumés, des parisiens, s'étaient donnés rendez-vous pour prendre livraison de la précieuse marchandise.
Argent, armes et munitions saisis
Cinq personnes, âgées entre 28 et 35 ans, dont deux dockers, ont été interpellés en flagrant délit. Une quinzaine d'autres arrestations a été opérée dans cette affaire en région parisienne et aux Antilles.
Lors des perquisitions, les policiers ont retrouvé d'importantes sommes d'argent (plusieurs centaines de milliers d'euros), des armes, des munitions ainsi qu'une quantité importante de marchandises (parfums, vins de grand cru, champagne...) volées dans des conteneurs. Les mis en cause sont actuellement en cours de présentation aux magistrats de la JIRS de Paris, juridiction inter-régionale spécialisée.
Les investigations ont permis d'établir que ces livraisons clandestines entre l'Amérique du sud, via les Antilles, et la France durait depuis au moins deux ans. La tête des fournisseurs de cocaïne, un sud-américain, serait basée en Espagne.
La police judiciaire estime à plus d'une tonne la quantité de cocaïne qui a été acheminée en France via le port du Havre, par ce réseau de trafiquants